En méditant ce récit de la passion de notre Seigneur Jésus Christ m’est venu à l’esprit toute la souffrance qui touche notre humanité aujourd’hui. Car dans, sa solitude, son arrestation, son jugement inique, les insultes, les moqueries, les humiliations, la torture, le port de la croix, et son agonie Jésus résume en lui seul toute la souffrance humaine. Il n’est rien de cette souffrance qu’il n’ait porté dans sa passion.
Et me viennent à l’esprit, les malades, les agonisants, les familles en deuil, tous ceux qui souffrent de la faim et de la soif, les sans familles et les sans logis, tous ceux qui se sentent abandonnés, trahis, les femmes battues, les enfants maltraités ou abusés. Je pense à tous ceux qui vivent dans la peur des bombardements, des attentats, de la guerre, de la violence des mafias locales. Je pense à ceux qui meurent en méditerranée et sur les routes de l’exil en quête de sécurité et d’un avenir possible.
Je pense à tous ceux dont l’emploi est menacé à Rodez, à Decazeville et ailleurs, aux commerçants qui ont peur pour leur entreprise, aux jeunes désespérés par les mesures sanitaires, les agriculteurs qui craignent que leur exploitation de montagne ne soit plus viable. Et tant d’autres, la liste est interminable. Sur chacune de ses personnes nous pouvons reconnaitre un peu du visage du Christ en croix car c’est chacun qu’il a porté dans sa passion.
Jésus n’est pas venu nous donner une réponse à la question du pourquoi tant de souffrance. Il s’est fait tout simplement l’un de nous pour la vivre avec nous, et pour l’apporter à son apogée sur la croix.
Ce faisant il nous dit de manière très forte que chaque fois que nous sommes confronté à la souffrance, quelle que soit sa nature, il la porte avec nous. Nous ne sommes pas seul, il nous accompagne, nous soutient, nous donne la force et le courage de l’assumer.
Cela passe par la mystérieuse présence de son Esprit Saint dont nous ne reconnaissons le passage que souvent bien après en avoir bénéficié. Mais passe aussi par la présence aimante, attentive, tendre, aidante, soignante, encourageante, fortifiante d’hommes et de femmes qui sont les instruments souvent inconscient de la force d’amour de Dieu.
Dieu nous donne d’assumer la souffrance mais aussi de la dépasser.
Car après la passion il y aura la résurrection, après le vendredi saint il y la le samedi saint, après les ténèbres et la nuit de la souffrance et de la mort il y a la lumière de la résurrection.
La souffrance est dépassée parce qu’elle s’ouvre à la vie divine, à la force de l’amour de Dieu plus fort que tout, plus fort que la violence, la haine, et la mort. L’amour de Dieu est et sera vainqueur. C’est ce qu’est venu nous dire Jésus.
Voilà ce qui se joue dans la passion de notre Seigneur que nous célébrons aujourd’hui. Le plus grand drame de l’humanité qui est la souffrance et la mort est assumé par Dieu lui-même et il le transforme en passage vers la joie, la paix, la tendresse, l’épanouissement absolu.
Demandons au Seigneur que cette foi habite nos cœurs et que nous sachions la partager autour de nous par notre témoignage en acte et en vérité.