Archives de catégorie : Homélie

Se laisser conduire par l’exemple de Jésus

Homélie du Père Jean-Luc Barrié :
En ces dimanches de période pascale nous lisons chaque semaine le livre des Actes des Apôtres qui nous raconte la vie des premières communautés chrétiennes. Et dans une lecture continue, que je vous conseille fortement, nous voyons comment dès les débuts de notre Eglise sa vie a été parsemée de conflits, de discutions, d’affrontements. En particulier entre ceux qui, avec St Paul, voulaient s’ouvrir aux païens et ne pas leur imposer des conditions d’entrée dans l’Eglise trop exigeantes, et St Jacques et les chrétiens de Jérusalem, entre autre, qui tenaient ferme l’attachement à la tradition et à la loi juive dont ils étaient issus et à laquelle ils tenaient.

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Nous sommes dans la main de Dieu

Homélie du Père Jean-Luc Barrié :

L’élection du pape Léon 14 est un signe du Seigneur, qu’il garde bien son Eglise dans la paume de sa main, comme nous le dit l’évangile de ce jour, et qu’il veille sur elle.

Mais à l’occasion de la mort du pape François et l’élection d’un nouveau pape, toutes les analyses et tous les commentaires entendus dans les médias et réseaux sociaux, qui n’ont pas toujours un grand souci d’exactitude ni d’objectivités, ont pu faire naitre une peur, une angoisse sur l’avenir de notre Eglise.
Jésus, aujourd’hui, vient nous rassurer « Je donne à mes brebis la vie éternelle : jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut les arracher de la main du Père. »
L’Eglise est en sécurité dans la main de Dieu et personne ne peut nous séparer de Dieu, nous arracher à son amour, à sa tendresse et à la vie éternelle qu’il veut nous donner.
Nous sommes parfois inquiets pour l’avenir de notre Eglise en France et plus largement en occident. Il est vraie qu’elle n’est plus celle que nous avons connu ou celle dont on nous a parlé. Le nombre de baptisés, de pratiquants ou de vocations de prêtres et religieux, a de quoi nous questionner. Elle est aussi plus pauvre, plusieurs diocèses de France sont au bord de la faillite. Elle est moins influente qu’elle n’a pu l’être. Mais elle donne aussi des signes de vitalité comme à Pâques les 17 000 baptêmes d’adultes et de jeunes, comme les rassemblements diocésains et nationaux de jeunes qui donnent à voir une Eglise qui les touche et répond à leurs attentes, comme l’intérêt porté par beaucoup à l’élection du nouveau pape.
N’oublions pas que si chez nous notre Eglise est en déclin elle est en pleine expansion dans les pays du Sud et quelle ne cesse de croitre.
N’oublions pas non plus que l’Eglise est aussi plus large que ce que nous en voyons.
Elle est la famille de tous ceux qui cherchent Dieu, de tous ceux qui essaient au quotidien de vivre leur vocation à l’amour, de tous ceux qui font de leur mieux pour faire grandir en notre monde le Royaume de Dieu, de justice, d’amour et de paix.
En ce dimanche des vocations nous sommes invités, bien entendu, à prier pour que Dieu nous donne les prêtres, diacres, religieux et religieuses, dont son Eglise a besoin. Mais aussi de nous rappeler que nous avons tous la vocation de baptisés. Vocation à témoigner de notre foi, à oser dire le bonheur qui est le notre à croire et à fréquenter Dieu dans la prière et dans les sacrements. Notre vocation à manifester autour de nous, concrètement dans les actes et nos attitudes, l’amour, la tendresse de Dieu pour tous et en particulier pour les plus petits. Vocation à nous mettre au service de l’Eglise pour lui permettre de vivre et d’assumer la mission que Dieu lui a confié.
Ne soyons pas inquiets, n’ayons pas peur, nous sommes dans la main de Dieu et il nous donne toujours ce dont nous avons besoin pour assumer notre vocation, la mission qu’il nous confie quel qu’elle soit. L’Eglise, c’est chacune et chacun de nous qui peut lui donner vie en nous donnant à son service et au service de nos frères.
Prions aujourd’hui pour Robert Prevost qui vient de se découvrir une nouvelle vocation celle de pape en prenant le nom de Léon 14. Que le Père le comble de son Esprit pour qu’il conduise son Eglise avec sagesse et audace, avec amour et vérité, avec tendresse et force.

Année sainte de la Miséricorde

Homélie du Père Jean-Luc Barrié :
Ce deuxième dimanche de pâques est, par décision du pape Saint Jean-Paul II, le dimanche de la miséricorde. En 2015 le pape François ouvrait une année sainte de la Miséricorde. A cette occasion il publiait une bulle d’indiction pour ce jubilé. Je vous propose d’en écouter quelques extraits. Nous y reconnaitrons, j’en suis sûr le visage du pape François qui vient de nous quitter. Je crois que la miséricorde était bien au cœur de son pontificat, de ses décisions, de sa conduite de l’Eglise. Que ses mots nous aident à rendre grâce pour son œuvre, et a entrer nous même dans cette même dynamique évangélique, de vivre au quotidien, encouragé par lui, cette miséricorde si chère à son cœur.

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La flamme pascale

Homélie du Père Jean-Luc Barrié :
Jean nous dit que c’est « de grand matin » que Marie-Madeleine se rend au tombeau et fait l’expérience de l’absence du corps de Jésus et donc s’apprête à découvrir qu’il est ressuscité.
C’est donc à l’heure où la lumière commence à dissiper les ténèbres de la nuit que les amis de Jésus le découvrent ressuscité. Jésus ressuscité est la lumière qui se lève sur l’humanité et lui annonce son salut.
C’est pour cela que hier soir , nous avons allumé un feu devant l’église, que nous y avons allumé le cierge pascal, et que de lui la lumière s’est diffusée à chaque participants, que chacun a pu porter devant ses yeux la lumière d’une flemme signe d’une lumière bien plus riche, bien plus forte, bien plus rayonnante, celle du Christ Ressuscité.

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L’amour pour nous sauver

Homélie du Père Jean-Luc Barrié :

Que de souffrances ! La lecture de la Passion nous plonge dans les tréfonds de la souffrance humaine. Nous trouvons dans ce récit tant de misères vécues aujourd’hui et au cours des siècles par tant d’hommes et de femmes. Souffrances physiques, psychologiques, affectives, sociales… Sur Jésus semble tomber tout ce qui dans le monde accable nos frères et sœurs.
Lui le Fils de Dieu, Dieu fait homme, se trouve défiguré par la souffrance, comme le dit le Prophète Isaîe : « il était si défiguré qu’il ne ressemblait plus à un homme ».
Un jour un jeune me confia qu’il était très gêné par les représentations du Christ en croix, il ne supportait pas toute cette souffrance affichée. Il ne comprenait pas que des chrétiens puissent se recueillir et contempler un tel instrument de torture et un homme mort à bout de force, épuisé de souffrance, étouffé de malheur.
Je crois que la réflexion de ce jeune rejoint la question que beaucoup se posent : pourquoi fallait-il tant de souffrance pour nous sauver du péché et de la mort ?

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Poser un regard sur sa vie

Homélie du Père Jean-Luc Barrié :
Dans ce récit d’une rencontre entre une femme, ses accusateurs et Jésus, il me semble qu’il y a une histoire de regards.
Tout d’abord le regard des scribes et pharisiens sur cette femme dont l’évangéliste Luc ne nous donne pas le nom. Ils ne voient en elle que la faute qu’elle a commise, ils la réduisent à son acte, à sa situation d’adultère. Jésus, lui, ne semble pas la regarder, ni regarder ces hommes qui l’interpellent pour le mettre à l’épreuve. Il est baissé, le visage tourné vers le sol où il écrit du doigt dans le sable. Il se redresse nous dit Luc pour s’adresser aux accusateurs, il les regarde pour leur demander de poser sur eux même un regard de vérité « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. » et de nouveau il se tourne vers le sol. Son regard aurait pu être accusateur ou scrutateur, il préfère le détourner, et jouer avec le sable face à ceux qui veulent jeter des pierres. Le regard intérieur que chacun de ces hommes porte sur lui-même, les amène à reconnaitre qu’ils sont pécheurs, qu’ils ne peuvent s’afficher les uns devant les autres comme s’ils ne l’étaient pas.
Quand enfin il est seul avec la femme, Jésus relève la tête et pose sur elle un regard d’amour et de miséricorde, un regard qui rend à la vie, qui ouvre un avenir. « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. »
Dans cet épisode Jésus nous révèle le regard d’amour de Dieu pour chacun de nous. Il nous redit son désir de nous pardonner, son attente de notre retour vers lui. Dieu ne nous réduit pas aux actes que nous avons pu posés, aux péchés que nous avons pu commettre mais il voit en nous le fond de notre cœur, notre potentiel d’amour et de vie. Il voit en nous tout ce qui est à sa ressemblance et c’est cela qu’il veut garder, auquel il veut être attentif, qu’il veut voir grandir.
En ce cinquième dimanche de carême, le dernier avant d’entrer dans la semaine sainte, je crois que le Seigneur nous demande de faire sien son regard.

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