Archives de catégorie : Homélie

Rentrer en nous-même

Homélie du Père Jean-Luc Barrié :

Jésus nous offre une très belle et très riche parabole. Essayons de l’accueillir comme si nous l’entendions pour la première fois pour qu’elle nous livre toute sa nouveauté.
On y voit un fils cadet qui réclame sa part d’héritage avant la mort de son père et qui s’éloigne de lui, dépensant toute sa richesse « dans une vie de désordre » Puis l’on découvre un père très aimant qui accueille ce fils prodigue sans jugement, sans reproche, le couvrant de baisés et organisant une fête énorme pour son retours.

Continuer la lecture de Rentrer en nous-même

Il ne se décourage pas et continue à travailler, à cultiver les cœurs

Homélie du Père Jean-Luc Barrié :
Pilate a fait massacrer des galiléens, une tour s’effondre et fait dix huit victimes. Ces évènements auxquels l’évangile de ce jour fait allusion nous en rappellent bien d’autres d’aujourd’hui, populations massacrées, morts par milliers dans les différents conflits armés qui ensanglantent notre planète, des chefs d’états qui semblent, à l’image de Pilate, abuser de leur pouvoir et entrainer le monde dans des conflits meurtriers, sans parler des accidents et phénomènes climatiques qui endeuillent tant de familles.
La génération d’après guerre, qui a construit l’Europe, pensait avoir mis notre pays et notre continent à l’abri de ce danger. « Plus jamais la guerre » proclamait le pape Paul VI à l’ONU ! Cette même génération pensait aussi l’avenir comme promettant aux générations futures une vie toujours meilleure. Et voilà que les crises politiques, migratoires, économiques, écologiques, viennent mettre à mal ce grand espoir.
Beaucoup chez nous ne croient plus à cet avenir meilleur, ils désespèrent de l’homme, ne croient plus en sa capacité de construire un monde de paix et de fraternité.
Jésus dans l’évangile de ce jour nous invite à ne pas chercher de réponse trop facile « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort ? Eh bien, je vous dis : pas du tout ! » Par contre il nous invite à la conversion, c’est-à-dire à changer notre manière de penser et d’agir. Il nous invite à l’espérance et à la foi en lui et en l’homme. Car Dieu le Père croit en nous et il a confiance en nous. Dieu croit en l’humanité et lui fait confiance bien plus que les hommes croient en lui et lui font confiance. La preuve, il nous a confié la terre, cette maison commune, sa création, ainsi que l’annonce de notre salut en Jésus Christ, annonce du royaume de paix, de justice et d’amour qu’il veut pour nous.
Face à l’angoisse, à la peur, au désespoir, Jésus nous invite à la confiance, à la foi et à l’espérance.
Il nous le dit fortement avec la parabole du figuier et surtout par l’attitude du vigneron qui donne une chance à l’arbre qui n’a pas encore donné de fruit. Il va bécher autour et y mettre du fumier dans l’espoir qu’il donne enfin les figues savoureuses tant espérées. Ce vigneron c’est Dieu lui-même qui ne se décourage pas devant les erreurs des hommes, devant leur refus d’aimer, leur déni de justice, leur violence, leur égoïsme et soif de pouvoir. Il ne se décourage pas et continue à travailler, à cultiver les cœurs pour que naisse en notre humanité un désir d’amour et de paix plus fort que tout, plus puissant que toutes les forces du mal. Dieu y croit, de tout son être, il ne désespère jamais de nous.
Alors faisons nôtre sa foi et son espérance ! Laissons le bécher notre cœur et le nourrir de sa parole et de son Esprit, apprenons de lui à aimer et à faire grandir autour de nous son royaume. Cette foi, cette espérance nous avons le devoir de les nourrir, de les entretenir, de les faire grandir pour les générations à venir, pour les enfants et les jeunes. Ce serait une très grande faute de notre part que de ne pas leur transmettre cette foi et cette espérance. Car elles sont vitales, et ils en ont un besoin criant aujourd’hui.
Que durant ce carême Dieu nous donne la grâce de grandir nous même en foi et en espérance en lui et en nos frères les hommes et que nous sachions les transmettre aux nouvelles générations.

Silence, prière, écoute

Homélie du Père Jean-Luc Barrié :
Luc nous dit que « Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il gravit la montagne pour prier. » Il nous décrit souvent Jésus s’isolant au désert ou sur la montagne pour une nuit de prière, pour un temps d’intimité avec son Père. Mais là il prend avec lui les trois apôtres les plus proches, ceux de la première heure, et sur la montagne il se met, avec eux, en prière. « Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre, et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante. »
Juste avant cet épisode Jésus a demandé à ses apôtres « pour vous qui suis-je ? » et là il répond à la question en leur donnant la grâce de voir qui il est, de voir à travers l’homme qu’ils connaissent, Dieu lui-même, se donnant à contempler dans sa gloire, dans la gloire de sa divinité. Le dialogue avec Moïse et Elie, leur dit clairement qu’il est celui qui vient accomplir la promesse, qui vient porter à son achèvement l’Alliance que Dieu a scellé avec le peuple d’Israël. Il est bien le Messie, le Christ, Dieu fait homme venu pour le salut de l’humanité.
Les apôtres sont cloués au sol, stupéfaits, pétrifiés par ce qu’ils voient, et restent en silence. Ce silence de la prière de Jésus à la quelle ils participent. Un silence que Pierre veut rompre mais c’est une erreur, Luc nous dit « Il ne savait pas ce qu’il disait ».
La voix vient clôturer cette révélation « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le ! »
Et les apôtres s’exécutent, pour écouter ils se taisent, ils redescendent en silence.
Cet Evangile me semble nous donner trois mots essentiels pour notre carême : silence, prière, écoute.
Le silence est un bien précieux et indispensable si nous voulons approfondir notre intimité avec le Seigneur. La télé allumée, la radio et autres occupent notre espace. Si nous voulons rencontrer le Seigneur dans la prière il nous faut trouver, créer, des temps de silence.
Ceux parmi vous qui ont participés aux messes des familles ont du remarquer combien les enfants sont capables et même gourmands de ce silence occupé à rencontrer et à dialoguer avec Dieu. Ce n’est pas pour rien que l’église a évoqué les 40 jours de Jésus au désert pour ouvrir ce temps de carême, le désert est par excellence le lieu du silence. Alors pas de carême sans silence.
La prière, nous avons tous fait l’expérience qu’elle n’est pas toujours facile. Dans l’évangile de ce jour nous voyons Jésus prendre Pierre, Jacques et Jean prier avec lui. Peut-être nous faut-il demander à Jésus de prier avec nous, de prier en nous. St Paul a écrit « l’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut. » Si Jésus nous a donné sa prière, le Notre Père, c’est bien pour que nous appuyions sur lui, sur la force de son Esprit, pour nous adresser à Dieu.
Enfin l’écoute. « Écoutez-le » voilà un appel pour notre carême. Mettons nous à l’écoute de Jésus en lisant, méditant, priant son évangile. Pour cela prenons un temps de silence quotidien et laissons nous porter par l’Esprit Saint. Pour nous aider il y a des revues « Prions en Eglise » ou « Magnificat » ainsi que plusieurs applications pour l’ordinateur ou le téléphone portable. N’hésitons pas à les utiliser.
Silence, prière, Ecoute, voilà de quoi guider notre carême et nous permettre d’approfondir notre intimité avec le Seigneur. Que Dieu nous en donne la grâce.

Nous préparer à la grande fête de Pâques

Homélie du Père Jean-Luc Barrié :
Le premier acte de Jésus, après son baptême, avant de commencer ses trois ans de mission et avancer vers Jérusalem où il donnera sa vie sur la croix et ressuscitera pour notre salut, son premier acte est de se retirer quarante jours dans le désert. Quarante jours de solitude, de rencontre et de dialogue avec le Père mais aussi quarante jours pour se préparer aux tentations qui vont l’assaillir tout au long de son ministère. Quarante jours qu’il nourrit de la Parole puisque chacune des réponses qu’il fait au tentateur sont des citations bibliques. Lui qui est le Verbe fait chair, la Parole de Dieu fait homme cite les mots de la bible pour contrecarrer le mal qui se présente à lui.

Continuer la lecture de Nous préparer à la grande fête de Pâques

Jésus nous invite à nous arrêter un moment pour observer

Homélie du Père Jean-Luc Barrié :
Aujourd’hui, visiblement, Jésus s’intéresse à nos yeux, à notre vue. « Un aveugle peut-il guider un autre aveugle »… « Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas »
Il nous invite à nous arrêter un moment pour observer notre manière de voir, de regarder, de percevoir nos frères et sœur et nous même.
Nous pouvons donner des conseils à d’autres à propos de vie spirituelle, de la manière de vivre la charité, d’être en accord avec l’évangile. Leur indiquer ce qui nous semble le bon chemin pour eux, penser pouvoir leur indiquer les obstacles et dangers qu’ils peuvent rencontrer. Nous pensons y voir plus clair que eux, alors que peut-être nous avons bien du mal, nous même à ne pas nous tromper de chemin, à ne pas trébucher et tomber au moindre obstacle. Il nous arrive donc bien parfois de ressembler à un aveugle qui veut guider un autre aveugle.

Aimer comme Jésus

Homélie du Père Jean-Luc Barrié :

Une fois de plus Jésus nous invite à l’amour. « Aimez vos ennemis » nous dit-il. Il nous invite à un amour pour nos frères et sœurs qui soit à l’image de celui du Père qu’il est venu nous révéler.
« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. » Un phrase qui nous rappelle son commandement unique « Aimez vous les uns les autres comme je vous ai aimé ».
Aimer comme Jésus, comme le Père, c’est aimer d’un amour absolu et c’est cet amour qu’il nous décrit dans ce passage de l’évangile de Luc, un amour qui va jusqu’à aimer ses ennemis. Un amour dont la mesure est la démesure comme l’a écrit St Augustin. Dieu aime tout le monde, « il est bon pour les ingrats et les méchants », nous dit Jésus.

Continuer la lecture de Aimer comme Jésus