L’Eglise nous donne de fêter aujourd’hui en même temps, St Pierre et St Paul, les deux piliers de l’Eglise. Quand on va à Rome les deux basiliques que l’on visite en premier sont la basilique St Pierre, bâtie sur le tombeau de Pierre et la basilique St Paul hors les murs sur le tombeau de Paul. Tous deux sont morts en cette ville, martyrs, uni dans ce don de leur vie au Christ.
Pourtant tout aurait du les séparer. Pierre est un des premiers à avoir suivit Jésus en Palestine, premier disciple, premier apôtre. Paul, lui n’a pas connu Jésus, il a été l’un des plus virulents persécuteurs de chrétien, et c’est sur la route de Damas, pourchassant les disciples de Jésus, qu’il va faire l’expérience de la rencontre du Christ Ressuscité et qu’il va se convertir.
Pierre est un manuel. Avant de suivre Jésus il était artisan pécheur sur le lac de Tibériade. C’est un homme spontané, qui laisse parler son cœur. L’Evangile d’aujourd’hui en témoigne. Pierre laisse jaillir de son cœur une profession de foi dont il ne mesurera la portée réelle qu’après la pentecôte. Mais quelques instants plus tard, alors que Jésus annonce à ses disciples sa mort prochaine à Jérusalem, Pierre, toujours aussi spontané, lui dit « non cela n’arrivera pas ! »
Paul, lui est un citadin, il a été l’élève du plus grand rabbin de son temps. Il est un intellectuel de haut niveau, on pourrait l’imaginer aujourd’hui docteur en théologie, professeur à la faculté. Il sera le penseur de l’Eglise naissante. Ses lettres témoignent de la richesse de sa pensée.
Dans les lectures de ce dimanche il y a une étonnante concordance entre la deuxième lecture et l’Evangile.
Dans le lettre de st Paul nous lisons : « le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit.. » et dans l’évangile de Luc : « Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction sur eux, les rompit.. »
Même chose. La Parole nous dit que le dernier repas de Jésus, l’institution du sacrement de l’Eucharistie, le St Sacrement que nous fêtons aujourd’hui et la multiplication des pains, Jésus qui nourrit la foule affamée, c’est la même démarche. L’un donne sens à l’autre, l’un ne se comprend pas sans l’autre. La multiplication des pains fait échos au dernier repas, elle l’annonce, elle le prépare, elle préparer les apôtres à comprendre ce qu’ils vivront le soir du jeudi saint et ce qu’ils devront vivre après la pentecôte quand ils se réuniront et partageront le pain et le vin en faisant mémoire de Jésus.
Il nous est important d’entendre ce que le Seigneur dit à ses amis alors qu’ils s’inquiètent de cette foule qui n’a rien à manger. « Donnez-leur vous-mêmes à manger. »
C’est par ce geste et ces mots que nous commençons et concluons toutes nos prières communautaires et personnelles. C’est là le signe de reconnaissance de tous les chrétiens, c’est lui qui nous distingue de tous les autres croyants.
Cette croix tracée sur notre corps veut signifier que nous voulons que se signe pénètre au plus profond de nous et s’inscrive, s’incarne dans tout notre être toute notre vie. Les mots qui l’accompagnent nous rappellent que notre Dieu est un Dieu trinitaire. Il n’est pas un dieu monolithique, mais bien en lui-même dynamique, force d’amour. Dieu est Père, Fils et Esprit parce qu’il est amour. Le Père ne vit que pour et par le Fils, le Fils ne vit que par et pour le Père, et l’Esprit Saint n’est que par et pour le Père et le Fils. Ils sont distinct et pourtant ne font qu’un parce que l’amour qui les unis est incommensurable, parfait, absolu.
Dans la première lecture Luc nous donne d’assister à la naissance de l’Eglise avec l’arrivée de l’Esprit Saint sur les apôtres. Cet Esprit que Jésus leur avait promis comme nous le rappelle l’évangile de ce jour. La première conséquence du don de l’Esprit Saint, son premier effet, est que les apôtres témoignent de leur foi, annoncent l’Evangile. « Tous furent remplis d’Esprit Saint : ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit. » et la foule de ceux qui les écoutent les entendent dans leur propre dialecte nous dit Luc.
St Jean nous donne d’entendre Jésus qui, dans sa prière, s’adresse au Père et qui prie pour ses amis et tous ceux qui, grâce à leur parole, croiront en lui. Et les mots de sa prière sont : « Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. »
Jésus demande la grâce de l’unité pour ses disciples, pour l’Eglise des origines et pour l’Eglise d’aujourd’hui. Et il lie cette unité à la fertilité de l’annonce de l’Evangile. Pour que le monde croie en Dieu la condition est notre unité. Voilà ce que dit Jésus dans sa prière.
Cette unité n’est donc pas accessoire ou secondaire, elle est fondamentale, elle est indispensable et ce dans l’Eglise universelle, au niveau diocésain, mais aussi dans chacune de nos communautés paroissiales. Elle doit être au centre de nos préoccupations. Nous devrions la rechercher, la construire, l’entretenir, veiller sur elle comme un bien des plus précieux, comme une priorité, un élément indispensable à la vie de l’Eglise et à son rayonnement chez nous et dans le monde. L’avenir de l’Eglise et de l’annonce de l’Evangile reposent sur elle.
Dans l’évangile de ce jour, de cet extrait du long monologue de Jésus au cours de son dernier repas dans l’évangile de Jean, il me semble ressortir trois éléments intimement liés les uns aux autres.
Le premier : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. »
Jésus nous parle là de la proximité de Dieu, de l’amour qu’il porte à chacun de nous personnellement.
Dieu intime, qui habite en nous, qui demeure en nous. Dieu proche comme il n’est pas possible d’être plus proche, puisqu’il est plus intime à nous même que nous même comme le dit St Augustin.
Nous sommes invités par Jésus à entrer dans une relation d’amour avec Dieu.
Saint Chély : Salgues, Condom d’Aubrac, Bonnefon. , Saint Côme d’Olt : Castelnau de Mandailles, Lassouts. Espalion : Saint Pierre de Bessuejouls, le Monastère,Coubisou, Vinnac, Le Cayrol, Anglars . Estaing : Sébrazac, Trèdou, Saint Geniez des Ers, Le Nayrac