En méditant cet évangile, ce récit de la tempête apaisée, avec cette barque battue par les vagues, prête à couler et la peur panique des apôtres « Maître, nous sommes perdus, cela ne te fais rien ? », m’est venu à l’esprit toutes ces personnes rencontrées et qui vivent ce même sentiment de peur devant la tempête qui semble s’abattre sur la barque de leur vie.
Je pense à ceux qui vivent une séparation dans la famille, à ceux qui sont confronté à la maladie, ou qui craignent pour l’avenir de leur exploitation agricole, leur entreprise ou leur emploi. Je pense à ceux qui craignent un embrasement mondial suite à tous les conflits qui ensanglantent le monde. Je pense à ceux qui se sentent perdu devant les changements au cœur de notre société, des pans entiers de notre monde, nos habitudes, nos certitudes qui s’écroulent. Je pense à ceux qui sont angoissés par l’incertitude sur l’avenir de notre propre pays et de la fragilité de ses institutions. Je pense enfin à la souffrance de beaucoup de voir notre Eglise perdre de son influence et s’amoindrir de plus en plus.
Alors qu’il a de plus en plus de succès, que de plus en plus de personnes le suivent et viennent l’écouter, Jésus se trouve face à deux groupes qui s’opposent à sa mission. Les premiers, des proches, des gens de chez lui, nous dit Marc, probablement membres de sa famille et voisins, qui affirment qu’il a perdu la tête. Il est possible qu’ils sentent monter l’opposition des responsables religieux, et qu’ils préféreraient le voir reprendre en sécurité son métier de menuisier à Nazareth. L’autre groupe, celui des scribes, des spécialistes de la bible, qui n’acceptent pas l’interprétation très libre et surtout très nouvelles qu’en fait Jésus. Eux l’accusent d’être possédé par Béelzéboul, de chasser les démons par la force même du Démon.
Jésus répond en soulignant que le mal ne peut être chassé par le mal, que seul l’Esprit Saint en a le pouvoir. Et qu’accuser de démoniaque l’œuvre de l’Esprit est un péché impardonnable. Il est gravissime de confondre le bien et le mal, et surtout d’accuser l’Esprit Saint de faire le mal, d’inspirer le mal.
« Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, » Nous avons été baptisés, à la demande de Jésus, non pas simplement au nom de Dieu mais de Dieu Père, Fils et Esprit Saint. Que Dieu ne soit pas monolithe mais bien dynamique trinitaire, mouvement permanent d’amour d’une personne vers l’autre au cœur de la trinité, a donc une importance considérable. Si nous avons été baptisés c’est pour entrer nous même dans cette dynamique. Dieu est trinité parce qu’il est amour, force d’amour en lui-même et en conséquence il est ouverture. Dans l’unité parfaite du Père, du Fils et de l’Esprit, il reste un espace d’ouverture qui s’ouvre à nous et nous invite à partager leur vie, leur joie et leur gloire éternelle.
« Demeurez dans mon amour … Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés… Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime…. Je vous appelle mes amis… »
En ces quelques lignes St Jean nous donne l’essentiel du message évangélique. Dieu nous aime, c’est ce que Jésus est venu nous révéler. Il nous aime d’un amour qui est don de lui-même, don de sa vie sur la croix. Il nous aime et veut nous donner de vivre sa propre vie divine, il nous veut avec lui, en lui, faisant sa demeure en nous et nous en lui dans une unité, une communion totale et absolue. Il nous dit même qu’il désire notre amitié. Et cet amour dont il nous comble, il nous invite à y répondre en aimant nos frères et sœurs à sa manière, à son école, comme lui, en donnant le meilleur de nous-même, en nous donnant nous-même.
« Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron…Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. »
Jésus reprend ici l’image de la vigne chère à l’Ancien Testament, où le peuple de Dieu est comparé à une vigne dont il prend grand soin et dont il attend des fruits en réponses à toutes les grâces qu’il lui accorde.
Jésus nous dit donc que nous sommes chacune, chacun, un sarment de cette vigne qui tire sa sève, sa vie, sa force de son union à lui, nourris de sa Parole, de son Esprit. Si nous voulons porter du fruit c’est dans notre relation intime avec Jésus, dans la communion à sa Parole, dans son eucharistie, dans le dialogue amoureux de la prière que nous trouverons la force de porter le fruit qu’il attend de nous.
Jésus nous dit : « Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis… je connais mes brebis… »
Jésus reprend à son compte l’image du berger que l’Ancien Testament attribue à Dieu lui-même. Souvenons nous simplement du psaume 22 «Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer. » ou encore le prophète Isaïe « Comme un berger, il fait paître son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, il mène les brebis qui allaitent.» Is 40,11
Saint Chély : Salgues, Condom d’Aubrac, Bonnefon. , Saint Côme d’Olt : Castelnau de Mandailles, Lassouts. Espalion : Saint Pierre de Bessuejouls, le Monastère,Coubisou, Vinnac, Le Cayrol, Anglars . Estaing : Sébrazac, Trèdou, Saint Geniez des Ers, Le Nayrac