Quand Luc écrit cet évangile il a visiblement le désir de répondre à une question qui hante l’esprit des chrétiens à qui il s’adresse, une question qui était celle aussi des apôtres aux premiers jours de Pâque. Cette question est évoquée au début de l’Evangile : « Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit. » Nous dit Luc.
Quand les apôtres ont vu Jésus ressuscité qu’ont-ils vu véritablement ? un esprit ? un fantôme ? une vision imaginaire ? une hallucination collective ?
Pour beaucoup cela était concevable, mais que Jésus soit ressuscité avec son corps, cela c’était impossible, inimaginable.
St Luc va répondre à cette question, en essayant de donner un maximum d’éléments qui nous permettent de comprendre que Jésus ressuscité n’est pas un esprit ou un fantôme.
Les lectures de la parole de Dieu de ce 4ème dimanche de carême nous donnent d’entrer déjà dans le grand mystère que nous célébrerons à Pâques, celui de notre salut, celui résumé par le Kerygme « Jésus est mort et ressuscité pour nous sauver. » Mystère que nous révèle Jésus lui-même quand il dit à ses apôtres « De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. » Jésus sera élevé sur la croix où il donnera sa vie pour nous. Dieu immortel est mort sur la croix pour nous donner sa vie divine en partage, pour que notre être fini entre en infini, que notre être limité entre dans l’éternité, que notre être pécheur, purifié, entre dans la perfection de l’amour, dans la pureté absolue du cœur de Dieu. Voilà la grande nouvelle de pâque, nous somme sauvé de la mort, notre vie a un sens, toute notre personne avance vers son plein et total épanouissement en Dieu.
Qu’est ce qu’ont vu Pierre, Jacques et Jean sur cette montagne où Jésus les a conduit ?
Ils ont vu Jésus transfiguré, resplendissant dans sa gloire divine, Jésus rayonnant de sa divinité. Ils ont vu Moïse et Elie, deux grandes figures de l’histoire d’Israël, mais des hommes morts il y a des siècles discutant avec Jésus comme eux le font habituellement. Enfin ils ont vu la nuée, Dieu le Père tel qu’il s’est donné à connaitre par le peuple dans le désert après la sortie d’Egypte. Ce qu’ils ont vu cela ressemble beaucoup au paradis, Dieu dans sa gloire qui s’entretien avec ceux qui nous quittés et qui partagent sa vie divine. Ce que Pierre, Jacques et Jean voient c’est un peu de l’éternité, un éclat du monde nouveau, le royaume de Dieu accompli annoncé par Jésus.
Mais ils ne peuvent le comprendre. C’est beaucoup trop pour leurs yeux de terriens. Ils sont perdu, pris de peur devant un tel spectacle. Ils ne comprendront tout cela que bien plus tard, après la résurrection de Jésus, avec l’aide de l’Esprit Saint. Sur cette montagne Jésus les prépare à vivre les évènements qui auront lieu sur une colline, toute petite montagne du Golgotha. Il leur annonce sa mort et sa résurrection, même s’il sait qu’ils ne peuvent en saisir la grandeur et la portée.
En quelques lignes St Marc nous mets en route pour le carême. Il nous donne à voir Jésus qui part au désert pour quarante jours, les quarante jours qui nous séparent de Pâques, et il nous rappelle le cœur de la prédication de Jésus « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. ».
Le carême qui s’est ouvert mercredi par la célébration des cendres est un temps privilégié dans notre vie chrétienne, temps pour approfondir notre relation à Dieu et pour nous convertir.
Le pape François dans son message pour ce temps liturgique nous dit « Le Carême est le temps de la grâce durant lequel le désert redevient le lieu du premier amour. Dieu éduque son peuple pour qu’il sorte de l’esclavage et expérimente le passage de la mort à la vie. Comme un époux, il nous ramène à lui et murmure à notre cœur des paroles d’amour. »
Dans l’évangile de ce jour nous voyons Jésus qui accepte d’être approché par un malade de la lèpre, un homme qui, nous l’avons entendu dans la première lecture, a interdiction d’approcher de toute habitation et donc de toute personne seine. Jésus le laisse l’approcher et pire il ose le toucher au risque d’être lui-même contaminé par la maladie. Ce geste, accompagnée de parole guéri, sauve le lépreux. Et il devient malgré l’interdit de Jésus porteur de la Bonne Nouvelle auprès de ceux qu’il rencontre.
Le lépreux a eu foi en Jésus « si tu le veux tu peux me purifier », il a eu raison de s’approcher dans la confiance pour toucher le cœur de Jésus qui est pris de compassion nous dit Marc. Jésus touche le malade pour le soigner. Mais il a été, dans un premier temps, touché lui-même par la foi de cet homme. Et c’est parce qu’il a été touché qu’il touche à son tour le lépreux, le touche physiquement pour le libérer de sa maladie mais aussi au cœur pour qu’il devienne porteur de sa Bonne Nouvelle.
St Marc nous donne d’entrer dans le cœur de la mission de Jésus. On le voit qui, au long d’une journée, annonce l’Evangile, guéri des malades et prend le temps de s’isoler pour prier son Père.
Annoncer l’Evangile, être au service, soulager la souffrance de ses contemporains, et puiser la force de tout cela dans la prière, tel est aussi la mission qui nous est confié par notre baptême, une mission qui trouve sa source dans celle de Jésus et que l’on pourrait résumer par « aimez vous les uns les autres comme je vous ai aimé. »
L’Annonce de l’Evangile, St Paul en parle avec force et conviction «annoncer l’Évangile, ce n’est pas là pour moi un motif de fierté, c’est une nécessité qui s’impose à moi. Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile ! » Témoigner de sa foi, oser parler de Jésus, dire tout ce qu’il provoque en nos vies, la joie et l’espérance qu’il met en nos cœurs, le sens qu’il donne à notre existence, la force de vie et d’amour dont il nous comble… tout cela n’est pas optionnel, c’est une nécessité, c’est vital pour notre propre foi, car elle grandit et s’affermit en se partageant.
Saint Chély : Salgues, Condom d’Aubrac, Bonnefon. , Saint Côme d’Olt : Castelnau de Mandailles, Lassouts. Espalion : Saint Pierre de Bessuejouls, le Monastère,Coubisou, Vinnac, Le Cayrol, Anglars . Estaing : Sébrazac, Trèdou, Saint Geniez des Ers, Le Nayrac