Ce n’est pas pour rien…

Pour avancer dans notre préparation de Noël, dans ce temps de l’Avent, l’Eglise nous propose de méditer la figure de Jean-Baptiste. Ce cousin de Jésus qui, retiré dans le désert, annonce la venue prochaine du Messie tant attendu par le peuple d’Israël, peuple opprimé par l’occupant Romain. Il est ce prophète annoncé qui ouvre le chemin. Il invite à se préparer et offre un baptême de conversion.
En méditant l’Evangile de ce jour j’ai été marqué par l’humilité de Jean Baptiste.
« Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »

Humilité dans ses paroles mais aussi dans sa manière de vivre : « Jean était vêtu de poil de chameau, avec une ceinture de cuir autour des reins ; il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. »
Cette humilité est surement une condition indispensable pour accueillir Dieu qui vient se faire l’un des nôtres pour nous annoncer son amour, sa tendresse, son salut.
Car Dieu lui-même ne choisi pas le sensationnel, le médiatique, le glorieux pour sa venue en notre monde, bien au contraire. Dieu choisi l’humilité absolue d’un petit enfant couché dans la paille avec pour seuls témoins des bergers, pauvres parmi les pauvres.
Noël qui s’annonce ne peut donc être approché qu’avec un cœur humble.
Une humilité qui manque peut-être un peu à notre société occidentale.
Le théologien Marie-Dominique MOLINIE à écrit « L’humilité suppose qu’on regarde Dieu avant de se regarder soi-même, et qu’on mesure l’abîme qui sépare le fini et l’infini. »
L’humilité peut naitre et grandir en nos cœurs que si nous prenons conscience que nous ne sommes pas le centre de tout, que nous ne pouvons pas tout tout seul, que nous ne sommes pas les maitres mais les disciples, que nous ne sommes pas Dieu mais bien petits, fragiles, face à Dieu qui lui est tout, tout puissant d’amour et don totalement gratuit de lui-même.
L’humilité nait aussi du constat que fait St Paul quand il écrit aux Romains : « Je ne fais pas le bien que je voudrais, mais je commets le mal que je ne voudrais pas. » Si nous réfléchissons un peu nous constatons que nous ne savons pas aimer vraiment et que notre volonté est bien faible face à la tentation, que nos capacités sont bien limitées face aux problèmes auquel nous sommes confrontés.
Peut-être nous faut-il aussi pour nourrir en nous cette humilité indispensable, comme nous le montre Jean-Baptiste, adopter une certaine sobriété dans notre manière de vivre et de consommer. Une sobriété qui nous garde de mettre notre confiance et notre fierté dans des biens matériels, périssables, accessoires, et non dans l’essentiel, le vital, notre relation à Dieu et à nos frères et sœurs. Une humilité de moyens peut nous conduire à une vraie humilité intérieure. Ce n’est pas pour rien que Jésus a vu le jour dans une étable et que Jean-Baptiste vivait au désert. Ils nous montrent la route, le chemin de la vraie vie.
Demandons au Seigneur que ce temps de l’Avent nous permettre de laisser grandir en nos cœurs cette humilité qui nous prépare à accueillir Dieu qui vient nous rejoindre, Dieu le seul être réellement et pleinement humble.