Ce temps qui précède Noël bouscule nos habitudes…

Jean Baptiste annonce la venue du Messie « il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. » Dimanche dernier il nous disait citant le prophète Isaïe : « Préparez les chemins du Seigneur » et le premier dimanche de l’Avent Jésus lui-même nous disait « Restez éveillés et priez en tout temps »

C’est toute la démarche de ce temps qui précède Noël que de bousculer nos habitudes et nos routines pour redoubler d’attention et ouvrir tout grand notre cœur et notre vie à la nouveauté toujours renouvelée de la venue de notre Dieu en notre humanité.
C’est en ce temps particulier que l’Église de France nous invite à accueillir une nouvelle traduction du Missel, le livre des prières de la messe.
Depuis plusieurs années les évêques et des spécialistes travaillent avec Rome pour mettre à jour les mots de notre prière communautaire. A partir du texte latin, les traductions ont été corrigées, revisitées, jusqu’à l’approbation des évêques francophones et des responsables de la liturgie au Vatican.
Toute langue évolue, elle n’est pas figée pour toujours, d’où la nécessité de revoir de temps en temps les traductions. Comme nous l’avons déjà vécu il y a quelques années pour les lectures de la Parole de Dieu et pour une phrase du Notre Père.
Le Missel lui ne change pas. Il est toujours celui que le pape Paul VI a promulgué dans le sillage du Concile Vatican II.
Cette traduction nouvelle veut nous aider à entrer plus en profondeur dans la compréhension des mots, la richesse du sens des prières que l’Église nous offre pour nous adresser ensemble à Dieu.
Nous allons sûrement être bousculés, déstabilisés. Nous connaissons les réponses par cœurs et nous pouvions jusqu’à présent les dire sans réfléchir. De nouvelles formules nous sont proposées. Il va falloir faire attention pendant quelque temps pour ne pas nous tromper. Nous devons oublier nos routines pour nous ouvrir à une nouveauté. Pour vous les fidèles les modifications sont peu nombreuses. Elles le sont beaucoup plus pour nous les prêtres. Pour nous aussi c’est l’occasion de renouveler notre façon de célébrer, d’y mettre plus encore d’attention, de cœur et de foi.

« Restez éveillés et priez en tout temps » nous dit Jésus. Voilà une bonne manière de vivre cet appel du Seigneur à préparer notre cœur à accueillir Celui qui vient à nous dans la personne d’une petit enfant couché dans la paille. Acceptons de nous laisser bousculer. Entrons dans cette aventure avec joie et enthousiasme, cela va nous permettre de redécouvrir la richesse, la beauté la grandeur de notre liturgie. C’est l’occasion de renouveler notre foi et notre prière commune. L’occasion d’approfondir notre conscience du mystère qui se joue dans le sacrement de l’Eucharistie, de mieux le comprendre, de plus en savourer les richesses et les grâces. L’occasion d’entrer plus avant encore dans la communion à notre. L’Eucharistie est un sacrement d’une richesse infinie que l’on n’a jamais fini de découvrir, d’approfondir. Il est au cœur de notre vie de foi, « source et sommet de la vie chrétienne » comme l’a écrit le Concile Vatican II. En ce dimanche de la joie, ensemble faisons l’effort, en nous aidant les uns les autres, à accueillir cette nouvelle traduction comme une bonne nouvelle, comme un cadeau merveilleux de notre Église qui veut nous aider à nous approcher de Dieu avec toujours plus de force, de joie, d’espérance, de conscience et de paix.

Acceptons d’être bousculés et nous vivrons ce sacrement de manière renouvelé et nous pourrons accueillir Jésus au soir de Noël avec un cœur tout neuf.