En regardant ces deux photos peut on imaginer que c’est la même personne qui se cache derrière ce masque ?

 

 

 

 

 

 

 

 

Et oui Coralie cette jeune lassoutoise est passionnée  par son métier d’infirmière et par le jeu de quille. Elle a choisi de partir compléter sa formation d’infirmière au bloc opératoire en allant à Paris mais elle ne se doutait pas quelle épreuve elle allait vivre. Car avec l’apparition de covid 19 , comme un certain nombre de ses collègues étudiants,    elle a été réquisitionnée pour s’occuper des malades atteints par ce virus.  Aujourd’hui elle est au cœur de l’équipe des soignants dans le service médecine interne de l’hôpital La Pitié Salpêtrière .

En cette période des  marques de sympathie au personnel soignant fleurissent un peu partout en France .

« Cela me touche comme tous les petits messages que je reçois de la part des Lassoutois »

Ce sont 88 patients pris en charge par des binômes infirmière-aide-soignant sous l’encadrement des médecins qui se relaient 7j/7 24h/24. Les patients arrivant dans ce service sont tous positifs au virus et dans des états différents. Ils sont de tout âge mais les plus jeunes sont souvent atteints d’autres pathologies. Les soignants doivent perpétuellement se protéger et protéger les malades. Coralie témoigne : « Il n’y a pas de pénurie de tenue de protection ni de masques, mais il y a une vraie gestion des stocks par le personnel encadrant. Aujourd’hui encore le service est plein et il n’y a pas ou peu de signes d’amélioration. C’est épuisant d’un point de vue physique mais également d’un point de vue psychologique car un certain nombre de patients décèdent dans notre service. Nous n’avons aucun contact avec leurs familles.

Certains sont transférés en réanimation et heureusement certains rentrent chez eux. En effet, les médecins mettent en place et assurent le suivi de nombreux protocoles expérimentaux afin de trouver un traitement efficace.

Une cellule d’écoute est à la disposition des soignants pour ceux qui désirent se confier sur cette ambiance pesante. “L’entente entre collègues mais également les nombreux appels téléphoniques et contacts avec ma famille et mes proches me permettent de tenir le coup face à cette difficile situation.”

Un aumônier vient si un malade le demande mais il arrive parfois que c’est trop tard. Cela a marqué Coralie pour qui la foi est importante en cette période de pandémie.

La mission de Coralie devait se terminer le 13 avril mais a été prolongée jusqu’au 24 mai. Elle craint une deuxième vague et pointe le risque d’épuisement physique et moral des soignants. Elle n’accepte pas et est scandalisée, comme tous ses collègues, par le comportement des personnes ne respectant pas le confinement et ainsi, dit-elle, le personnel soignant qui se bat pour sauver des vies.

Elle conclut son témoignage en nous rappelant : « Si nous sentons le printemps et le déconfinement arriver, c’est maintenant qu’il nous faut rester chez nous pour permettre, aussi, au personnel soignant de souffler. Mais les mots échangés avec les patients que je côtoie tous les jours me donnent confiance en notre capacité à vaincre le virus.

Nous nous retrouverons bientôt autour d’un apéritif à blaguer de nos talents respectifs révélés pendant cette période ! Bref, restons chez-nous aujourd’hui pour mieux nous retrouver demain, ou après-demain ! »