Homélie du Père Jean-Luc Barrié :
Les parents de Jésus l’amènent au Temple de Jérusalem pour le présenter à Dieu et offrir ce que la loi prescrit nous dit St Luc. Et entrent en scène deux personnes âgées, un homme et une femme, Siméon et Anne. Tous deux fidèles à la prière au Temple, tous deux habités par l’Esprit Saint. Leur rencontre avec l’enfant Jésus provoque en eux une prière de louange.
Celle de Siméon nous est donnée :
« Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. »
« Tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix » Le vieil homme dit au Seigneur qu’il peut maintenant le laisser mourir, partir en paix. Il est serein. Ce qu’il vient de voir a mis son cœur en paix.
Nous ne sommes peut-être pas tous pressés de mourir mais nous pouvons souhaiter quand même avoir le cœur en paix. C’est-à-dire d’être habité par la paix que procure la reconnaissance de Jésus présent en nos vies, de l’action de son esprit, de la lumière et la force qu’il nous donne. Une paix qui est joie intérieure. Une paix qui nous permet d’affronter les aléas de la vie dans l’espérance et la confiance.
« Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples » Siméon à vu en Jésus le salut du monde. Le salut qui est la victoire de Dieu sur le mal, sur le péché, sur la mort. Le salut qui nous est donné par Dieu qui se fait l’un de nous pour nous montrer le chemin du bonheur qu’il veut nous donner, de la vie qu’il veut nous partager. Le salut qui est son Royaume de paix, de justice, d’amour et de joie.
« Lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël ». Jésus est la lumière du monde. La lumière qui nous permet de reconnaitre le chemin du vrai bonheur, reconnaitre les signes du Royaume, de sa présence et de son action. Lumière qui illumine nos cœurs et nous comble de joie.
Cette lumière que nous fêtons aujourd’hui il nous faut la demander, la reconnaitre, la rechercher. C’est elle qui brille dans la nuit. C’est elle qui est capable d’illuminer nos ténèbres.
Dans un monde dans lequel l’obscurité du péché, de la violence, de la guerre, de l’injustice, semble omniprésente, semble tout recouvrir, il nous est essentiel à la suite et à l’exemple de Siméon et Anne, d’attendre, de rechercher, de reconnaitre cette lumière qui est présente, qui brille en notre monde.
Cette lumière semble parfois fragile, bien petite et pourtant elle est là, aux cœurs des ténèbres, et elle est le signe que ces dernières n’auront pas le dernier mot, que c’est la lumière qui vaincra. A nous de savoir en reconnaitre les signes, les traces, dans le moindre effort des artisans de paix, des combattants de la justice, des cœurs miséricordieux, des porteurs de joie, des prophètes du Royaume de Dieu. Et devenons nous-mêmes témoins de cette lumière en nous engageant là où nous sommes pour la paix, la justice, la miséricorde et la joie.
Oui, avec Siméon et Anne, cherchons les signes de cette lumière et chantons les louanges de Dieu.
Alors nous deviendrons de vrais pèlerins de l’Espérance pour nous même et pour nos frères.