Le monde qu’ils construiront…

L’Evangéliste Matthieu nous donne à contempler la figure originale de ces mages qui viennent se prosterner devant le roi qui vient de naître.
Ce qui m’a frappé en méditant cet évangile c’est la confiance de ses hommes. Confiance d’abord dans l’interprétation qu’ils font de l’apparition d’une étoile, au point de quitter leur pays pour venir en terre hostile car les mages, mi-savant, mi-magiciens, n’étaient pas bien vu en Israël ou la magie est formellement interdite. Ils font confiance aussi aux grands prêtres et aux scribes pour leur indiquer la localité où est né le nouveau roi. Ils font confiance à un nouveau né, l’enfant Jésus, en se prosternant devant lui et en lui offrant les cadeaux précieux ramenés de chez eux. Enfin ils font confiance à un songe qui leur demande de ne pas retourner voir Hérode.
Cela fait échos à la confiance de Marie à la parole de l’ange et à celle de Joseph également, et on peut aussi évoquer les bergers qui prennent au sérieux les mots des anges et qui abandonnent leur troupeau pour aller voir l’enfant Jésus à la crèche.

Nous venons de commencer une nouvelle année, et si les Evangiles nous invitaient à la mettre sous la lumière de la confiance ? Il est de coutume de prendre des résolutions en début d’année, et si nous prenions celle de faire le choix de la confiance ?
Confiance bien entendu en notre Seigneur qui vient nous rejoindre en notre humanité pour nous montrer le chemin du vrai bonheur. Matthieu nous dit que les mages « se réjouirent d’une très grande joie ». Voilà ce que Jésus veut nous offrir à nous aussi.
Mais peut-être nous faut-il aussi apprendre à faire confiance aux nouvelles générations. Aux enfants qui viennent de naitre et qui seront les adultes de demain.
Nous vivons une période difficile de changement de civilisation. Nous voyons s’effondrer bien des choses sur lesquelles nous avions bâtit notre société.
De plus la période est particulièrement angoissante avec des guerres, la crise économique et surtout la crise écologique qui laisse craindre des bouleversements profonds de nos conditions de vie d’ici quelques décennies.
Je crois qu’il est, dans cette situation, indispensable de faire une grande confiance aux générations à venir, aux enfants d’aujourd’hui, qui sauront s’adapter, trouver les bonnes attitudes, les solutions aux problèmes qui se poseront, comme l’ont fait tout au long de l’histoire de l’humanité les générations successives. S’il n’y avait pas eu le renouvellement des générations, avec l’apport original de chacune, nous serions encore dans des grottes à casser du silex.
Le monde qu’ils construiront ne sera pas le même que celui que nous connaissons, et de même pour l’Eglise qui, au cours des siècles, a toujours évoluée tout en restant fidèle à ce que le Christ a initié, ne se vivra pas tout à fait de la même façon. Nourrissons en nos cœurs cette confiance en nos jeunes et dans les enfants qui voient le jour actuellement, comme leurs prédécesseurs ils sauront trouver les solutions que nous ne pouvons encore imaginer.
Cela ne nous empêche pas, bien au contraire, de faire tout notre possible pour leur laisser une terre la plus habitable possible, et pour cela mener une politique courageuse comme nous y invite notre pape François dans son encyclique Laudato si, et dans bien de ses discours. Cela ne nous empêche pas, bien au contraire de nous investir pour annoncer l’évangile et faire croitre le Royaume de Dieu autour de nous. Mais vivons tout cela animées par la confiance en l’avenir.
Je vous souhaite donc une année 2024 lumineuse de confiance.