Nous fêtons aujourd’hui la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph.
Mais que nous disent les évangiles de cette sainte famille ? Tout d’abord nous avons vu il y a sept jours, des parents qui accueillent un enfant dans des conditions difficiles s’il en est, en voyage loin de chez eux, au fond d’une étable. Des parents qui accueillent aussi les plus pauvres dans la personne des bergers, premiers témoins de la venue du Messie.
Aujourd’hui nous voyons des parents qui sont des croyants, des priants, qui font leur devoir religieux, mais qui plus profondément viennent consacrer leur enfant au Seigneur Dieu. Ils sont fidèle à la loi de Moïse mais avec une réelle profondeur d’âme, dans une démarche de prière et de confiance.
Ce faisant ils sont aussi à l’écoute, à l’écoute du vieux Siméon et de ce qu’il dit de leur fils. Ne doutons pas que Marie et Joseph garderons ses paroles et ces gestes gravés dans leur cœur, et qu’il y repenserons bien souvent en voyant grandir leur fils et le voir partir un jour sur les routes de Palestine annoncer la Bonne Nouvelle du salut.
Enfin Luc nous les montre à Nazareth, chez eux, reprendre leur vie ordinaire de menuisier-charpentier et de femme au foyer. Et nous pouvons imaginer sans mal ce qui faisait leur quotidien, le quotidien de toute famille de cette époque, avec la vie de village, le travail, les relations de voisinage, les temps de prière à la Synagogue et en famille, l’éducation du petit, avec les inquiétudes, les soucis, les joies, les peurs que peuvent connaitre tous les parents.
La Sainte Famille est présentée parfois comme le modèle de toute famille chrétienne. Dans un sens c’est vrai, une vie de foi et confiance au Seigneur, vie de prière et d’accueil des plus pauvres. Mais cela ne veut pas dire que toutes les familles doivent lui ressembler.
La sainte famille ne peut être imitée, elle peut être admirée, contemplée, mais nous ne sommes ni Jésus, ni Marie, ni Joseph, et nous ne vivons pas à l’an trois ou quatre de notre ère.
Nos familles ont toute une histoire particulière, avec les accidents de la vie qui les ont marquées, qui les ont façonnées. Aucune n’est parfaite, aucune ne correspond parfaitement au modèle. Chacune a sa particularité, ses faiblesses, ses manques mais aussi ses richesses.
En entrant lui-même dans une famille, je crois que le Seigneur nous invite avant tout à aimer notre famille, même si elle est cabossée, même si parfois elle a pu nous faire souffrir. Car c’est en elle, comme dans celle de Jésus, que nous avons appris ce que le mot « aimer » veut dire et comment il peut être conjugué au quotidien. C’est en elle que nous avons fait l’expérience de la fraternité, du pardon, de la bienveillance, de la patience, de la tendresse.
C’est peut-être en elle que nous avons appris à prier, à nous adresser à Dieu comme à un père, une mère en qui l’on fait toute confiance.
Nos familles, quelles qu’elles soient sont sacrées parce que Dieu s’y révèle. Et c’est d’autant plus vrai quand, par chance, elles sont plus large que le simple « un père, une mère, un enfant », et qu’elles s’ouvrent aux grand parents, aux oncles et tentes, aux cousins et cousines, aux amis et voisins. Cette ouverture permet une respiration qui atténue et compense un peu les manquements et les défauts du cercle trop étroit.
Nos familles, quelles qu’elles soient sont aimées de Dieu, n’en doutons pas, et il nous invite, en conséquence à les aimer nous aussi même si elles ne correspondent pas tout à fait à ce que nous rêverions quelles soient. Dieu s’y rend présent et s’y révèle, il vient y habiter pour nous conduire à être pleinement de sa famille à lui, la grande famille humaine dont il est le Père et dont il veut le bonheur absolue.