Nous préparer à la grande fête de Pâques

Homélie du Père Jean-Luc Barrié :
Le premier acte de Jésus, après son baptême, avant de commencer ses trois ans de mission et avancer vers Jérusalem où il donnera sa vie sur la croix et ressuscitera pour notre salut, son premier acte est de se retirer quarante jours dans le désert. Quarante jours de solitude, de rencontre et de dialogue avec le Père mais aussi quarante jours pour se préparer aux tentations qui vont l’assaillir tout au long de son ministère. Quarante jours qu’il nourrit de la Parole puisque chacune des réponses qu’il fait au tentateur sont des citations bibliques. Lui qui est le Verbe fait chair, la Parole de Dieu fait homme cite les mots de la bible pour contrecarrer le mal qui se présente à lui.

Depuis mercredi nous sommes entrés en carême, c’est-à-dire dans ces quarante jours bien particuliers qui nous sont donnés pour nous préparer à la grande fête de Pâques, à l’espérance inouïe de la résurrection.
Quarante jours pour, à la suite de Jésus, nous rapprocher du Père, pour approfondir notre intimité avec Dieu. Pour cela nous sommes invités à rejoindre le désert, c’est-à-dire de nous mettre un peu à l’écart, de faire un pas de cotés dans nos habitudes, pour nous donner du temps de rencontre et de dialogue avec Lui. Un temps pour privilégier une prière pour intense, plus profonde, plus fréquente, plus assidue pour que Dieu fasse sa demeure en nos cœurs, qu’il vienne l’habiter et l’illuminer de sa présence.
Quarante jours aussi pour nous nourrir de sa Parole. Lire, méditer, prier la Parole de Dieu. Ouvrir quotidiennement l’Evangile pour que le Seigneur nous guide, nous éclaire, nous conduise à travers les déserts de nos vies jusqu’à lui, jusqu’à sa demeure, jusqu’à son amour.
Quarante jours pour nous rapprocher également de nos frères et sœurs. Il n’est pas de vrai carême sans une attention plus forte aux besoins de ceux qui nous entourent et plus largement de tous nos frères en humanité et plus particulièrement ceux qui sont en souffrance de bien des manières à travers le monde. Pas de carême sans un engagement fort pour plus de justice et pour la paix entre nous et entre les peuples.
Pour conclure je vous propose d’entendre trois appels de notre Pape François pour ce carême.
S’appuyant sur le fil rouge de l’année Jubilaire « Pèlerins de l’espérance » il nous invite dans un premier temps à être de vrais pèlerins, debout, en marche, en déplacement. Il nous questionne « Suis-je vraiment en chemin ou plutôt paralysé, statique, dans la peur et manquant d’espérance, ou bien encore installé dans ma zone de confort ? »
Puis il nous invite à marcher ensemble « Les chrétiens sont appelés à faire route ensemble, jamais comme des voyageurs solitaires. L’Esprit Saint nous pousse à sortir de nous-mêmes pour aller vers Dieu et vers nos frères et sœurs, et à ne jamais nous refermer sur nous-mêmes. Marcher ensemble … c’est avancer côte à côte, sans piétiner ni dominer l’autre, sans nourrir d’envies ni d’hypocrisies, sans laisser quiconque à la traîne ou se sentir exclu. Allons dans la même direction, vers le même but, en nous écoutant les uns les autres avec amour et patience. »
Enfin le pape nous lance un appel à la conversion « celle de l’espérance, de la confiance en Dieu et en sa grande promesse, la vie éternelle…Est-ce que je vis concrètement l’espérance qui m’aide à lire les événements de l’histoire et qui me pousse à m’engager pour la justice, la fraternité, le soin de la maison commune, en veillant à ce que personne ne soit laissé pour compte ? »
Prions le Seigneur afin que nous sachions vivre ce carême à l’école de ce que nous dit notre pape.