Que Dieu nous donne la grâce…

Jésus au temple de Jérusalem a décidé de faire du ménage ! Jean nous le décrit comme chassant le marchants du temple et leurs animaux avec un fouet, jetant à terre l’argent des changeurs et renversant les comptoirs… On peut dire qu’il n’y va pas de main morte. Et il explique « Enlevez cela d’ici. Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce. » Le problème c’est que ces marchants et changeurs étaient nécessaires, indispensables au culte rendu au temple. C’est à eux que l’on achetait les animaux à offrir à Dieu. Nous en avons un exemple dans l’évangile de Luc quand Marie et Joseph viennent offrir un couple de tourterelle ou deux petites colombes pour sa naissance. Quand aux changeurs ils permettaient d’échanger de la monnaie romaine avec la monnaie du temple qui seule pouvait servir en ce lieu sacré. On comprend que les personnes présentent lui demande des comptes « Quel signe peux-tu nous donner pour agir ainsi ? » et Jésus de répondre : « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai. »

Voilà l’explication. Pour Jésus ce n’est plus au temple que l’on rendra un culte à Dieu, car ce n’est plus le lieu où il demeure. Il est, lui, le Verbe fait chair, Dieu fait homme, le nouveau temple que l’on mettra à mort et qui ressuscitera trois jours plus tard.
Un jour Jésus éclairera le sens de son acte dans le dialogue avec une Samaritaine au bord d’un puits quand il lui dira : « Femme, crois-moi : l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père…Mais l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. » Jn4, 22-24
Fini les sacrifices d’animaux au temple de Jérusalem pour célébrer Dieu, c’est en esprit et en vérité que l’on va pouvoir l’adorer. Le nouveau temple c’est Jésus lui-même et depuis la pentecôte c’est son corps qu’est l’Eglise.
Cela veut dire que Dieu n’a plus sa demeure dans le saint des saints du temple de Jérusalem, mais dans le cœur de chacun de ses disciples.
« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. » Jn 14, 23
Chacun de nous est, avec tous les baptisés, le nouveau temple où Dieu demeure, se révèle et où l’on peut le servir, l’adorer.
En ce temps de carême cela nous invite à nous questionner sur notre conscience d’être ce nouveau temple, de la présence de Dieu en nous, et du culte que nous lui rendons. Est-ce que je lui consacre du temps ? Est-ce que je pense à lui ? Est-ce que j’entre en dialogue d’amour avec lui ?
Et est-ce que ma vie, mes paroles, ma façon d’être et d’agir laissent transparaitre sa présence en moi ? Est-ce que je le laisse, à travers moi, manifester sa tendresse et son amour pour tout homme ?
Probablement que nous avons besoin de faire, comme Jésus, un peu de ménage en notre vie et en notre cœur pour que nous soyons un temple digne de sa présence. Pour cela n’oublions pas que nous avons le magnifique et si réconfortant sacrement de la réconciliation.
Que Dieu nous donne la grâce de voir grandir notre conscience d’être son temple nouveau et de savoir vivre de sa présence et révéler à nos frères et sœurs son amour.