Alors il se pourrait que le carême soit…

Les lectures de la parole de Dieu de ce 4ème dimanche de carême nous donnent d’entrer déjà dans le grand mystère que nous célébrerons à Pâques, celui de notre salut, celui résumé par le Kerygme « Jésus est mort et ressuscité pour nous sauver. » Mystère que nous révèle Jésus lui-même quand il dit à ses apôtres « De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. » Jésus sera élevé sur la croix où il donnera sa vie pour nous. Dieu immortel est mort sur la croix pour nous donner sa vie divine en partage, pour que notre être fini entre en infini, que notre être limité entre dans l’éternité, que notre être pécheur, purifié, entre dans la perfection de l’amour, dans la pureté absolue du cœur de Dieu. Voilà la grande nouvelle de pâque, nous somme sauvé de la mort, notre vie a un sens, toute notre personne avance vers son plein et total épanouissement en Dieu.

Et le temps du carême nous est donné pour nous préparer à fêter ce grand mystère.
St Paul dans la deuxième lecture nous a dit : « c’est bien par grâce que vous êtes sauvés. Avec lui, il nous a ressuscités et il nous a fait siéger aux cieux, dans le Christ Jésus. » et Paul insiste « C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, et par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. »
Si nous sommes sauvé c’est par grâce insiste Paul, c’est-à-dire c’est par don totalement gratuit de Dieu. Cela ne vient pas de nous ! Nous ne pouvons pas tirer orgueil d’être croyants et encore moins d’être sauvés. Nous recevons cela comme un don de Dieu, nous ne pouvons l’obtenir par nos propres forces, par nos actions ou nos dévotions. C’est Dieu seul qui nous sauve par pur amour.
C’est grâce à son Esprit Saint que nous pouvons nous tourner vers lui pour le prier, lui parler. C’est aussi par la force de son Esprit que nous pouvons lire et méditer la bible et la recevoir comme une parole vivante, qu’il nous adresse personnellement pour éclaire notre aujourd’hui, notre actualité.
C’est par ce qu’il emplie notre cœur de son amour que nous pouvons nous mettre au service de nos frères et sœurs pour leur manifester la tendresse et l’amour de Dieu.
Alors il se pourrait que le carême soit moins un temps où l’on fait des efforts qu’un temps où l’on se laisse faire par Dieu, un temps où l’on s’ouvre à lui, où on lui ouvre tout grand notre cœur pour qu’il y fasse sa demeure et qu’il nous anime de son Esprit.
Dieu ne vient jamais en force, il respecte toujours notre liberté et attend de nous un signe, une autorisation pour venir habiter notre cœur et nous sauver de sa grâce. L’Eglise nous donne les outils pour nous y aider. Parmi eux la prière qui est ce temps consacré à Dieu, quel qu’en soit la forme, pour le laisser venir habiter notre cœur ; la prière, les sacrements de l’eucharistie et du pardon. Mais aussi la lecture méditée de la Parole de Dieu. Nous avons aussi le jeûne qui nous invite à faire un peu de ménage dans notre vie et dans notre cœur pour en éliminer tout ce qui l’encombre, surabondance de consommation en tout genre qui remplie et étouffe notre cœur de dérisoire et de superflu ne laissant plus de place à la grâce divine.
Enfin le partage, l’attention aux plus petits, aux plus pauvres, le service du frère, le don de soi à la suite de Jésus pour que grandisse la fraternité, la paix, la justice…
Que Dieu nous donne d’accueillir la grâce de son salut avec un cœur grand ouvert.