« Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.»

Dans notre pays marqué par une longue histoire de laïcité, de séparation de l’Église et de État, nous mesurons bien comment l’Église n’a pas à vouloir dicter à l’État sa politique comme l’Etat ne peut dicter à l’Église sa pastorale. Chacun son domaine. Ce qui ne veut pas dire que nous devions nous ignorer l’un l’autre. Bien au contraire la saine collaboration, travail en commun, recherche commune du bien commun ne peut qu’être profitable à l’un comme à l’autre.
Si Dieu a tout remis dans les mains des hommes c’est pour leur laisser toute autonomie. Dieu fait confiance en l’homme pour conduire une nation, un département, une commune.
Par notre baptême nous sommes prêtres, prophètes et rois. Prêtre pour porter à Dieu la louange, la prière du monde. Prophète pour annoncer à temps et à contre temps la bonne nouvelle du salut en Jésus Christ, pour partager notre joie d’être ses disciples, sauvés par lui. Roi pour travailler de toute notre énergie à la participation à son Royaume de paix, de justice, d’amour, de miséricorde et de joie. Cette dimension royale nous interdit donc de nous détourner, de nous désintéresser de la chose politique. Car c’est bien là que se prennent  les décisions capitales pour la paix et la justice. Dans cet engagement seules doivent nous guider, nous éclairer, les paroles de Jésus. C’est l’Évangile qui est notre référence. Et c’est dans un discernement jamais achevé que nous devons juger toute décision politique ou économique à savoir si elles sont ou pas en accord, en harmonie avec ce que Jésus nous a révélé de Dieu, de son amour et de son projet pour l’humanité.
De même tous les moyens ne sont pas bons, ne sont pas acceptables même pour défendre une bonne cause. Nous devons aussi vérifier à la lumière de l’Évangile, de l’exemple et des paroles de Jésus, la conformité des moyens employés pour défendre nos idées.
En ce dimanche de clôture de la semaine missionnaire, n’oublions pas que c’est là aussi le terrain de notre mission, là aussi que Dieu nous attend pour annoncer son Évangile.