Les saducéens posent la question de la résurrection d’une manière qui peut nous paraitre étrange si ce n’est ridicule avec cette histoire de veuve mariée sept fois et dont ils se demandent de qui elle sera l’épouse dans le ciel. Malgré tout la question qu’ils posent, rejoint aussi les nôtres. Qui ne sait jamais demandé s’il y avait une vie après la mort et à quoi pouvait-elle bien ressembler ? C’est la question que se pose les hommes depuis que l’humanité a vu le jour, en témoigne les sépultures des hommes préhistoriques.
Nous venons de fêter la Toussaint et à cette occasion avons visité et fleuri les tombes de nos proches, nous avons prié pour eux. Il n’est donc pas inintéressant de nous demander aujourd’hui à quoi peut bien ressembler la vie éternelle.
Que peut-on en dire ?
Dieu s’est fait homme, en Jésus il a épousé notre humanité dans toute sa fragilité jusqu’à la souffrance et la mort sur la croix et ce pour nous ouvrir les portes de la vie éternelle, la vie même de Dieu. « Dieu s’est fait homme pour que l’homme soit fait Dieu» écrit St Irénée de Lyon.
Mais après la résurrection les apôtres ont eu bien du mal à exprimer avec des mots l’expérience qui avait été la leur de Jésus vivant au milieu d’eux. Ils nous disent l’avoir vu dans son corps, un corps portant encore les traces de la passion, mais ils nous disent aussi avoir eu du mal à le reconnaitre. St Paul, trouvera l’expression un peu particulière de « corps spirituel » pour exprimer ce mystère.
La résurrection de Jésus est l’annonce de notre propre résurrection. Il l’a dit à ses amis « Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. » Jn 14, 3. Donc tous appelés à ressusciter.
Et pas seulement notre esprit ou notre âme mais bien tout notre être. Ce sont nos pieds qui nous conduisent vers nos frères et sœurs, nos yeux qui sont attentif à eux, nos oreilles qui écoutent leurs appel, leurs plaintes, notre bouche qui leur donne des paroles de réconfort, qui embrasse et sourit, nos mains qui caressent, qui nourrissent, qui aident, qui portent et soignent.
C’est par notre corps que nous manifestons l’amour et la tendresse de Dieu autour de nous et cela est appelé à trouver son plein épanouissement, son aboutissement dans l’amour infini qu’est Dieu.
Nous aurons un corps spirituel comme dit St Paul. Nous serons comme des anges nous dit Jésus. Pour nous c’est difficile à imaginer ! Mais c’est bien là la promesse. St Paul, toujours lui, a une autre image très forte sur le sujet au chapitre 15 de la première lettre au Corinthiens. Il compare notre corps à la graine jetée en terre et qui meurt pour donner un fruit. Il y a autant de différences entre la graine et la tige, les feuilles et l’épi plein de grain, qu’il y en a entre notre corps terrestre et le corps spirituel et éternel et pourtant c’est bien le même grain.
Le jour de notre entrée dans la gloire de Dieu notre être tout entier trouvera son plein et total épanouissement et aboutissement dans une contemplation, une communion totale à Dieu. Voilà ce que nous croyons et ce que nous pouvons en dire.
Il nous reste à vivre ici bas déjà de cet amour, de cette relation à Dieu et à nos frères, de cette vie éternelle qui comme là, aujourd’hui.