Nous vivons, cette année, un Noël bien particulier. C’est un temps difficile que nous connaissons, crise sanitaire, économique et sociale, avec les malades, les soignants épuisés, les familles en deuil, ceux qui ont perdu leur emploi, ceux qui ont peur de perdre leur entreprise, ceux qui souffrent de solitude, ceux qui dépriment, et tout simplement le manque, qui habite chacun, de ne pouvoir rencontrer, embrasser, enlacer, ceux qui lui sont chers. Il y a dans tout cela beaucoup de violence, et nos réactions ne le sont pas moins parfois, verbalement si ce n’est physiquement.
C’est dans ce contexte si particulier que Dieu vient à notre rencontre pour se révéler à nous.
Et il se donne à voir et à rencontrer sans masque et dans la proximité. Dieu se donne à voir, à toucher, à embrasser dans le visage d’un enfant nouveau-né, dans une étable de Bethléem.
Je vous invite à nous attarder à contempler ce visage que Dieu nous révèle.
Pensons à un petit enfant blotti dans nos bras, ses petites mains qui nous caressent le visage, ses sourires et ses regards confiants. C’est ainsi que Dieu se donne à voir.
Un nouveau-né, c’est le visage de la tendresse et de la douceur absolue, c’est celui de la fragilité et dépendance totale.
Dieu veut entrer en amitié avec nous c’est pour cela qu’il s’est fait l’un de nous en Jésus son Fils. Il aurait pu le faire autrement, mais s’il a choisi de naitre d’une femme, comme chacun de nous, c’est pour que nous le regardions comme un petit enfant, et que nous reconnaissions en lui la douceur, la fragilité, la dépendance d’un nouveau-né. C’est ce que Dieu nous révèle de lui-même.
Il est tout-puissant, oui, mais tout puissant d’amour, de tendresse, de douceur, et même tout puissant de fragilité et de dépendance, en témoigne sa naissance dans une étable et trente ans plus tard sa mort sur une croix. Toute la vie publique de Jésus témoigne de cette douceur et de cette tendresse. Car elle est probablement la seule réponse à la violence. Elle seule peut la désarmer car elle casse le cercle vicieux de la vengeance et des représailles, de la violence répondant à la violence.
La douceur de Dieu est la réponse à beaucoup de nos difficultés d’aujourd’hui. C’est, je crois le message que nous donne en ce Noël 2020.
Dieu se révèle fragile et dépendant comme un nouveau-né qui ne peut rien faire par lui-même et dont la vie dépend totalement des soins attentifs de ses parents. En naissant en notre humanité Dieu nous révèle aussi qu’il veut avoir besoin de nous, comme il a eu besoin de Marie et de Joseph, et qu’il ne veut rien faire sans nous, sans notre approbation et notre participation.
C’est par nous, qu’aujourd’hui, Dieu veut donner aux hommes et femmes de ce temps sa douceur face aux violences de ce monde. C’est à nous qu’il confit la mission de l’offrir, de la proposer à tous sans distinction aucune. La violence appelle la violence, la douceur appelle la douceur, la douceur engendre la douceur.
En ce Noël si particulier faisons naitre une dynamique de la douceur, un cercle vertueux de la tendresse reçue et donné. Répondons à la violence de l’épidémie de la Covid par une épidémie de la douceur.
Que, malgré les mesures de distanciation, Noël 2020 reste dans les mémoires comme celui de la douceur victorieuse.