« La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »
Jésus ressuscité apparait à ses apôtres, il se rend présent au milieu d’eux et il les envoie en mission.
« De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie » nous sommes envoyés en mission à la manière de Jésus, à la suite de Jésus. Et pour cela il nous donne l’Esprit Saint comme il l’a donné aux apôtres ce premier jour de la semaine qui a suivi sa résurrection.
Envoyés en mission à la manière de Jésus cela veut dire envoyé pour dire et signifier à tous ceux qui nous entourent et que nous croisons la tendresse, la miséricorde du Père. Dire et signifier sa présence aimante auprès de chacun et en particulier des plus fragiles, de ceux qui sont en souffrance ou en difficulté. Dire et signifier l’espérance d’une vie qui a un sens, une vie qui est appelée à entrer un jour en divinité et qui donc est orientée, conduite vers ce jour en essayant d’être le plus possible ajusté à cette vie d’amour, de joie, de paix et de justice. Cette mission, puisqu’elle découle de celle de Jésus ne peut être vécue que dans le don de soi, dans l’humilité, la tendresse, l’attention, la bienveillance, l’accueil inconditionnel. La tache est belle, magnifique, mais peut paraitre lourde pour nos frêles épaules. C’est pour cela que Jésus ne nous laisse pas seul et qu’il nous donne son Esprit Saint, sa force de vie et d’amour, de salut et d’espérance. Sans lui nous ne pourrions assumer une telle mission, mais comme nous l’a dit Jésus « le Père céleste donnera le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent. »Lc 11
Il est possible que comme Thomas nous soyons parfois pris par le doute. Doute dans notre foi : « Dieu existe-t-il ? – Qu’est-ce que la résurrection ? – Tout cela est-il vrai ?- Y a-t-il quelque chose après la mort ? » Cela peut être aussi des doutes sur nous même : « Suis-je croyant ? – Suis-je capable d’assumer la mission qui m’est confiée ? – Est-ce que je ne me trompe pas, suis-je dans le juste chemin ? Ma mission n’a-t-elle pas été un échec auprès de mes enfants ?»
Il n’est pas étonnant que, comme Thomas, nous nous posions des questions. Elles sont le signe que nous réfléchissons, que nous sommes libres et que nous utilisons notre sens critique, notre capacité à analyser, à questionner, à vérifier que Dieu nous a donné. Le doute peut nous permettre de corriger de fausses images de Dieu que nous sommes enclins à construire pour le rendre plus compréhensible. Dieu a fait l’homme à son image mais l’homme voudrait surtout que Dieu lui ressemble et il l’imagine avec les limites qui sont les siennes. Dieu est le tout autre, on ne peut le saisir, alors il nous faut sans cesse questionner notre perception de son être éternel. La foi est pure confiance en une révélation divine. Il n’est pas étonnant que nous ayons quelques difficultés à y adhérer. Le mystère de Dieu est incommensurable, que, face à lui, nous ayons le vertige et quelques hésitation n’a rien d’anormal bien au contraire.
Mais quand le doute se fait trop pressant, quand les questions nous font perdre la paix intérieure, tournons nous vers le Père et demandons lui son Esprit en abondance, car la foi est un don, un don de Dieu, qu’il nous faut demander, recevoir, accueillir, entretenir.
« La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »
Jésus veut que nous vivions cette mission dans la paix, dans la joie, dans la sérénité qu’il nous donne en ayant vaincue la mort et la souffrance. Alors demandons lui aussi cette paix pour nous même, pour nos proches et pour tous les hommes.