S’il est un sujet de recherche et de discutions entre spécialistes de la bible c’est bien de savoir qui est responsable de la mort de Jésus. Les chefs religieux juifs, le peuple juif ou l’occupant romain ? Nous n’allons pas trancher ce débat car si nous posons la question qui a crucifié Jésus, je crois que la réponse la plus juste est : chacun de nous.
De fait c’est nous qui l’avons trahis comme Juda, c’est nous qui l’avons lâchement abandonné comme ses apôtres, c’est nous qui l’avons renié comme Pierre. C’est nous aussi qui l’avons giflé, ridiculisé, diffamé, qui avons demandé sa mort, qui l’avons couronné d’épine, flagellé, insulté, dévêtu et crucifié.
C’est nous chaque fois que nous l’avons fait à l’un des petits qui sont ses frères. C’est notre péché à chacune et chacun que Jésus porte sur la croix. Nous sommes tous responsables parce que tous pécheurs.
Peut-être nous disons nous que certains sont plus responsable que nous. Et nous pensons par exemple aux atrocités perpétrées en Ukraine. Nous n’avons pas tort. Mais le péché des uns n’excuse pas celui des autres. Et le mal, s’il a des gradations, peut s’infiltrer et atteindre les plus petits interstices de notre vie pour gagner du terrain et faire reculer l’amour et tenter de contrer le projet du Royaume de Dieu.
Mais sur la croix Jésus porte avec nos péchés également toute la souffrance des hommes et femmes de notre monde. En Dieu crucifié nous pouvons tous les reconnaitre. Ceux qui vivent sous les bombes, dans les lits d’hôpitaux, dans les bidons villes ou qui meurent en méditerranée.
Face à la croix celle du Christ, celles que portent nos frères et sœurs en humanité quelle peut être notre réponse ?
La première est surement celle de Pierre qui pleure amèrement. Garder un cœur capable de s’émouvoir, ne pas nous endurcir et rester sensible au mal que nous pouvons faire et celui que subissent les autres. Ne pas détourner le regard, ne pas fermer nos oreilles et accepter de pleurer avec ceux qui souffrent.
La deuxième nait des paroles de Jésus en croix « Père, pardonne-leur ils ne savent pas ce qu’ils font ». Le Père ne peut rien refuser à son Fils à l’heure de sa mort. Si Jésus lui à demandé le pardon pour ceux qui le crucifient, ceux d’hier et ceux d’aujourd’hui, alors nous savons qu’il nous pardonne, et que nous nous retrouverons tous en son paradis avec tous les acteurs de ce drame. Gardons nous ferme dans cette espérance.
Enfin Jésus confie Marie à Jean et Jean à Marie. A travers eux il nous redit qu’il nous confie les uns aux autres. Disciple d’un Dieu crucifié nous nous devons de veiller sur nos frères et sœurs fragiles, de porter secours à ceux qui en ont besoin, de relever ceux qui sont tombés, de réconforter ceux qui souffrent, de consoler ceux qui pleurent.
Contemplons le Christ en croix, vénérons le, il nous révèle l’amour infini du Père et sa miséricorde. Il nous invite à nous laisser pardonner et nous confie les uns aux autres.