« Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. » nous dit Jésus.
Je dois vous avouer que, quand je recherche un peu de paix, je monte marcher quelques heures sur le plateau de l’Aubrac.
Cette immensité où l’œil se perd à l’horizon mais se laisse aussi émerveiller par un rocher, un arbre, une fleur, un oiseau, l’air vivifiant et pur, le ciel toujours nouveau, le calme, la solitude, la simplicité, la rudesse, la nudité du paysage, et à la fois la richesse de sa faune et de sa flore, tout cela me régénère, me donne calme et sérénité, soulage mon fardeau et me donne la force de repartir à la mission. Le plateau de l’Aubrac est, pour moi, un lieu privilégié de dialogue avec Dieu, une marche silencieuse dans un espace favorable pour sa rencontre.
Car la paix que Jésus nous donne il ne nous la donne pas à la manière du monde. Celle du monde est souvent imposée par le vainqueur ou par la terreur et au mieux elle est le fruit d’un compromis souvent fragile. La paix que Jésus nous donne est celle qui nait de sa présence. « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. »
Le plateau de l’Aubrac est ce qu’il est parce qu’il est habité. Si les éleveurs n’amenaient plus leurs troupeaux y paitre tout l’été il ne serait plus ce lieu paisible, magnifique, grandiose.
De même c’est la présence de Dieu qui demeure en nos cœurs qui fait naitre la paix, une paix durable et forte. C’est bien cette paix que je viens chercher sur l’Aubrac dans une prière, un tête à tête avec Dieu, favorisé par ce site hors du temps, à l’abri de l’agitation moderne, façonné et sublimé par l’homme.
La présence de Dieu, la paix qui en découle, s’entretien, elle se nourrit. Elle a besoin de calme, de silence et de temps. Ne pensons pas prendre conscience de la présence de Dieu, nous mettre à son écoute, de focaliser notre attention sur lui sans prendre le temps de nous arrêter, de nous poser pour déposer en ses mains tout ce qui en nos vies est source d’angoisse, de peur et de violence.
Pour vous qui êtes aujourd’hui de passage chez nous à l’occasion de la transhumance, dans l’agitation de cette fête, laissez vous inviter à prendre le temps du retrait, du calme, du silence pour rencontrer Dieu. Ce lieu y est propice mais l’on peut vivre cela partout dès que l’on sait faire silence.
« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole » nous dit aussi Jésus. Pour nourrir cette paix Jésus nous invite à nous mettre à l’école de sa Parole. La bible est un livre qui peut être lu et étudié comme n’importe quel ouvrage, mais si nous l’ouvrons avec l’intention de nous mettre à l’écoute de Dieu qui s’adresse à nous par ces mots, alors elle devient Parole de Dieu. C’est l’Esprit Saint, dont Jésus nous dit qu’il nous enseignera tout, qui fait de ces mots écrits il y a plus de 2000 ans une parole qui s’adresse à nous personnellement et qui vient éclairer l’actualité de notre quotidien. Voilà une nourriture sûre pour que la paix habite notre cœur et notre vie d’une manière durable et forte.
Contemplons les larges étendues de l’Aubrac, laissons nous inviter par elles au silence, au calme et à la présence aimante de notre Dieu. Ouvrons nos cœurs à sa Parole et la paix pourra venir irriguer notre vie et nous permettre de la faire grandir autour de nous. Car si la présence de Dieu fait naitre et nourrit en nous une paix forte et durable c’est pour aussi faire de nous des artisans de cette paix autour de nous, dans nos relations, dans notre quotidien. Et si elle grandit ici je suis sûr que, par contagions, elle arrivera à vaincre aussi là bas, là où gronde la guerre.
Que Dieu nous comble de sa paix.