Marie vient de répondre positivement à la demande de Dieu transmise par l’ange Gabriel de porter et mettre au monde son Fils, le Messie. Elle est donc enceinte et au lieu de vivre tranquillement ce temps si particulier pour une femme, de se laisser choyer par Joseph et ses parents, de profiter de cette grossesse, elle part et Luc nous dit qu’elle le fait même avec empressement. Et nous pouvons imaginer ce que représente un tel voyage dans les conditions de son époque.
Elle part pour rendre visite à sa cousine Élisabeth qui est déjà âgée et elle aussi enceinte. Puisque l’évangéliste nous précise qu’elle est restée environ trois mois, nous pouvons imaginer que Marie vient la seconder, l’aider, la soutenir dans cette grossesse à risque et surement difficile.
La rencontre des deux futures mères provoque la joie, et la paix. Élisabeth l’exprime avec force et beauté et nous dit que « l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. ». Nous connaissons la suite de ce passage d’Évangile qui est la prière du Magnificat qui jaillit du cœur de Marie en réponse à l’accueil d’Élisabeth.
Mais cette rencontre provoque quelque choses de moins visible : « Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint ». Marie a déjà reçu cette grâce. L’ange lui a expliqué « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ». La visite de Marie à Élisabeth provoque la venue de l’Esprit Saint chez cette dernière. Et c’est l’Esprit qui fait naitre la joie et la paix en chacune d’elle.
Pour tous les grands maitres spirituels de notre Église, au long des siècles, la joie et la paix sont vues comme les signes de la présence et de l’action de l’Esprit Saint. Il ne s’agit pas d’une joie bruyante, intempestive et fugace. Non, il s’agit d’une joie profonde, légère, mais qui perdure même dans l’épreuve. Une joie qui est sérénité, confiance et paix intérieure. C’est cette joie que provoque la visite de Marie.
A quelques jours de Noël, pour vivre cette fête d’une manière renouvelée, pourquoi ne ferions nous pas comme Marie ? Pourquoi, dans les jours qui viennent, n’irions nous pas rendre visite à une voisine, un voisin, une personne malade ou âgée, ou encore à l’hôpital.
Notre monde occidental est marqué par l’individualisme et en conséquence par la solitude de beaucoup de nos contemporains. A la suite et à l’exemple de Marie osons briser cela en rendant visite à une sœur ou un frère.
Aller vers eux, aller à leur rencontre. Partager un moment de notre vie avec eux, ainsi nous permettrons à l’Esprit Saint de se manifester, d’envahir nos cœurs et y faire naitre la joie et la paix.
Que rêver de mieux pour nous préparer à Noël que d’être comme Marie et Élisabeth remplis de l’Esprit Saint, de sa joie et de sa paix.
Que Dieu nous en donne la grâce.