Décès de Sœur Marie Roger

Sœur Marie Thérèse Le Goc,
provinciale des sœurs ursulines de l’union romaine,
La communauté des sœurs ursulines de Malet
Les familles Coufoulin et Barthes et toute la parenté,
vous font part de l’entrée dans la Lumière du Ressuscité de

Sœur Marie Roger (Yvette) COUFOULIN
dans sa 93ème année
et dans la  69ème année de sa profession religieuse,
au couvent de Malet, le 22 mars 2023.

La célébration des obsèques a eu lieu le samedi 25 mars 2023 à 14h30 à la chapelle de Malet. L’inhumation, au cimetière du lieu.
Enseignante qui a marqué de nombreux enfants pendant les 50 années de ses missions éducatives, elle puisait son dynamisme dans la marche quotidienne et y entraînait ses élèves. Elle manifestait peu ce qui touchait sa vie consacrée mais quelques prières trouvées dans sa chambre révèlent la profondeur de cette consécration. Les dernières années de sa vie, marquées par une grande fragilité physique et morale, la préparaient sûrement à la grande Rencontre avec son Seigneur. Ses derniers mots avant de partir à l’hôpital : « Je me remets à Dieu. »

Parcours de vie de Sœur Marie Roger COUFOULIN

Yvette Coufoulin est née le 29 avril 1930 au Soudan où ses parents ont vécu et travaillé quelques années.
Elle avait un frère jumeau appelé Roger. Pour des raisons de santé les deux enfants n’ont pu rester au Soudan et sont venus en France, chez les grands-parents, à Saint-Lary en Ariège. La nature ariégeoise qui a façonné son enfance lui a donné un caractère trempé, aux réactions parfois rudes.

Sr Marie Roger est entrée chez les Ursulines de Malet en 1951. Elle a fait sa première profession en 1954.

Sa mission a été essentiellement l’enseignement en classes primaires dans divers lieux d’implantation des Ursulines de l’USAM. Elle y excellait et les élèves qu’elle a eues au fil de ces 50 années évoquent volontiers leur enseignante comme exigeante et juste. Elle a été bien appréciée. La mémoire de notre soeur lui faisait immédiatement resituer les personnes évoquées : lieu, niveau de classe, traits de caractère. Etonnant !

Elle aimait beaucoup la marche et entraînait ses élèves pour des pèlerinages et randonnées vers les chapelles et lieux chargés d’histoire et de dévotion en Aveyron.
Elle était aussi artiste et excellait dans le dessin, la fresque et le bricolage.

Revenue à Malet en 2005 elle a servi quelque temps à l’Espace Rencontre Angèle Merici, spécialement auprès des pèlerins.

Chaque jour elle arpentait le chemin des vignes au petit matin, comme une respiration au moment où le soleil se lève, peut-être comme une communion au Seigneur, Soleil qui vient nous visiter. Elle aimait la nature, le jardin, les prairies, les valons de notre région. « Mon Dieu, tu es grand tu es beau… ! »

Elle ne parlait pas beaucoup de ce qui l’habitait intérieurement. Mais des prières retrouvées dans sa chambre ou qu’elle avait données à ses sœurs montrent qu’elle se nourrissait de la Parole de Dieu, des chants liturgiques et exprimait concrètement sa reconnaissance au Seigneur. Lorsqu’une sœur lui portait la communion dans sa chambre, ce n’était pas du tout un moment banal. Moment d’alliance, discrète mais bien réelle.

Quand est venu le temps du retrait, elle remplissait ses journées par la lecture, les jeux de tête, les parties de belotte, la prière personnelle et communautaire. Les photos affichées dans sa chambre montrent que le passé habitait sa joie et son intercession d’aujourd’hui.

Sa santé lui faisait porter bien des souffrances et des inquiétudes. Elle savait en même temps manifester de l’enthousiasme pour la vie. Elle a souffert ces derniers mois et avait fait plusieurs séjours à l’hôpital de Rodez. Le personnel qui la soignait à l’infirmerie de Malet l’a accompagnée avec courage et persévérance. Elle nous a quittées quelques semaines avant l’entrée dans la Semaine Sainte et le temps de la Résurrection.
Nous allons lire une prière qu’elle nous a laissée et qui dit comme une expérience spirituelle pour elle.

Je compte sur toi

Avant, je ne comptais pas
Puisque personne ne m’avait regardée.
Et puis tu es venu un jour
Prendre une place dans ma vie
Et tu m’as dit « Je t’aime ! »
Et j’ai compris ce jour-là
Que je venais au monde
Une seconde fois.

Tu m’as enveloppée de ton regard
Et j’existais.
Du néant de ma solitude
où j’allais, errante et moribonde,
tu m’as tirée.
Eh ! Jésus,
Tout ce que mon cœur
Peut contenir de bon
Ne suffit pas
Pour te chanter à toi, Jésus,
Le merci de ma vie que je te dois.
Je n’étais pas,
Et voici que merveilleusement,
Je suis devenue l’orient de ton cœur,
Et, suspendue à ton amour,
Je suis quelqu’un
Qui compte pour quelqu’un.

Cette prière est un cadeau de sr Marie Roger ; elle aimait la dire et la partager.
Mais nous ne savons pas qui en est l’auteur.