Dieu nous aime d’un amour infini et il nous pardonne sans compter, sans mesure.
Mais pardonner n’est pas effacer, ce n’est pas la grande lessive, la totale amnésie. Pardonner c’est redonner sa pleine et totale confiance malgré les infidélités, malgré les trahisons. Dieu n’oublie pas notre péché mais, malgré tout cela, il nous redit son amour et nous renouvelle sa confiance. Dieu nous dit, en particulier dans le sacrement de pardon : « Oui tu es pécheur, oui tu es faible, oui tu as trahis mon amour, mais je t’aime et je te fais confiance, vas et toi aussi aime comme je t’aime » Voilà la force du pardon, de la miséricorde infinie de Dieu.
Mais il nous demande de faire de même avec nos frères. Et c’est là que les choses se corsent. Si nous avons été profondément blessés nous savons combien il est difficile de pardonner. Je crois même que c’est impossible à portée humaine, impossible si nous comptons que sur nos propres forces. Difficile si ce n’est impossible de ne garder ni rancune, ni esprit de revanche, de rendre sa confiance à celui qui nous a trahi ou meurtri profondément. Je pense que nous n’avons, pour tenter d’y arriver, que la possibilité de demander à Dieu de pardonner en nous, de pardonner par nous. Nous pouvons prier sincèrement pour cette personne, la confier à l’amour de Dieu et demander au Seigneur de faire grandir en nous la force de son pardon. Car, je le crois, lui seul sait pardonner, lui seul peut pardonner en nous, nous donner la grâce du pardon. N’oublions jamais qu’il n’y a pas de vie possible sans pardon. Pas de vie de famille, pas de vie sociale sans pardon. Le pardon libère celui qui pardonne autant si ce n’est plus que celui qui est pardonné, il le libère de la haine, de la rancœur qui est un cancer de l’âme. Le pardon est source de paix et de joie, pour celui qui pardonne comme pour celui qui est pardonné et pour tous ceux qui les entourent.