Les lectures de ce jour nous introduisent dans le temps de l’Avent en nous invitant à nous préparer à la venue de Dieu en notre humanité dans la naissance de Jésus mais aussi au retour du Christ à la fin des temps, en pensant aussi à la fin de notre temps à chacun.
Dans l’évangile Jésus nous dit « Tenez-vous sur vos gardes… Restez éveillés et priez en tout temps »
C’est un appel à l’attention, à un effort de conscience et de préparation. St Paul nous donne, lui aussi, quelques éléments précieux : « que le Seigneur vous donne, entre vous et à l’égard de tous les hommes, un amour de plus en plus intense et débordant.. » et il nous invite à faire « de nouveaux progrès ». Petite phrase riche de sens.
Le danger est bien de croire que nous y sommes, que notre façon de vivre notre foi est celle qu’il faut, qu’il n’y a rien à améliorer ou que cela est bien suffisant. L’habitude peut se transformer rapidement en routine et nous nous satisfaisons alors d’un minimum syndical bien éloigné de l’exigence de sainteté que nous donne le Christ comme chemin de vie et de bonheur.
Ce temps de l’Avent est donc un temps privilégié pour secouer notre routine, notre laisser-aller, nos négligences. Pour cela deux chemins qui n’en font qu’un : l’amour du Seigneur et l’amour du frère.
« Restez éveillés et priez en tout temps ». Profitons de l’Avent pour vérifier quel temps nous donnons à la rencontre de Dieu dans la prière et les sacrements. Ne pouvons-nous pas faire mieux et plus ? Dans le tête à tête, le cœur à cœur de la prière nous exprimons à Dieu notre attachement, notre amour, nous lui redisons notre confiance, combien nous comptons sur lui. Nous lui partageons ce qui fait notre vie, nos joies, nos peines, nos doutes, nos difficultés, nos peurs, nos souffrances, mais aussi notre action de grâce, notre merci, notre louange. Nous pouvons aussi nous demander quelle place la Parole de Dieu tient dans notre vie. Est-ce que nous la lisons, la méditions, la prions ailleurs qu’à l’église durant la messe ?
Lire et méditer, se mettre à l’écoute de la Parole de Dieu c’est le rencontrer d’une manière unique, vivre une communion à sa personne, aussi forte, d’après Benoit XVI, que dans le pain eucharistique. Cette rencontre est source de lumière, de sens, de force, de joie. Ne nous en privons pas.
Mais l’amour de Dieu ne se conçoit pas sans l’amour du prochain. «que le Seigneur vous donne, entre vous et à l’égard de tous les hommes, un amour de plus en plus intense et débordant.. » nous a dit St Paul. Voilà bien une autre manière de préparer nos cœurs à vivre la grande fête de Noël.
Une attention bienveillante pour nos frères et sœurs, mais pas seulement pour ceux qui nous sont proches ou que nous n’avons pas trop de mal à aimer.
Une attention bienveillante pour tous, et peut-être en particulier pour ceux qui nous semblent les plus difficiles à aimer. Tous ceux qui ne pensent pas, ne vivent pas, ne prient pas comme nous. Tous ceux dont nous nous méfions, que nous avons du mal à supporter, ou que nos excluons.
C’est ainsi que nous pourrons préparer notre cœur à rencontrer le Seigneur. Le rencontrer dans la personne du nouveau né couché dans la paille à Bethléem mais aussi dans le Seigneur de gloire au jour du grand face à face. C’est cet amour vécu au quotidien dans les plus petites choses de notre vie de tout les jours qui nous permettra d’entrer dans la communion absolue à l’Amour infinie, l’Amour total, L’Amour pur et parfait qu’est Dieu lui-même et que Jésus nous a révélé. C’est là le grand projet de Dieu quand il se fait l’un de nous, nous faire entrer dans la communion à sa vie divine. « Dieu s’est fait homme pour que l’homme soit fait Dieu » a écrit St Irénée.
Que ce temps de l’Avent nous permette de progresser sur ce chemin de Vie.