Prendre le temps….

Tous ceux qui me connaissent savent que j’ai toujours l’air un peu pressé. On me reproche  de ne pas prendre le temps… d’aller trop vite. Et je crois que vous avez raison. Tel est mon tempérament accentué par la conscience de tout ce qu’il y a à faire… Mais pendant le confinement le temps a semblé s’être arrêté ou tout du moins ralenti. Je ne courrais plus, je marchais, j’avais du temps !
A contrario, en cette période exceptionnelle certains ont  couru après le temps, je pense entre autre aux soignants débordés et épuisés

Mais pour beaucoup, les  confinés, c’était l’inverse, nous avions le temps même peut-être un peu trop au goût de ceux  qui ne savaient plus quoi en faire.
Nous avions du temps pour ranger les placards ou le grenier, des papiers et des photos, et pour jardiner. Nous avions le temps de lire des livres qui nous attendaient depuis longtemps, ou relire des romans oubliés. Nous avions le temps d’écouter ou de faire de la musique et de revoir des films.
Mais nous avions aussi du temps pour jouer en famille, pour parler, nous écouter, pour cuisiner ou bricoler ensemble. Du temps à partager avec ceux que nous aimons. Et nous mesurons combien cela fut précieux.
Nous avons eu aussi un plus de temps pour prier, pour lire et méditer la Parole de Dieu, pour communier spirituellement à la messe télévisée ou sur internet.
Quand on lit les évangiles on s’aperçoit que Jésus prend son temps. Il prend le temps de manger chez ses amis Marthe, Marie et Lazare, ou chez des inconnus comme Matthieu et Zachée. Il prend le temps de regarder Pierre et ses compagnons rentrer de la pêche. Il prend le temps de s’arrêter sur le bord du chemin pour répondre à l’attende d’un aveugle, d’un lépreux. Il se laisse interrompre dans sa prédication pour guérir un paralytique. Il prend le temps d’expliquer à ces disciples ses paraboles qu’ils ont bien du mal à comprendre. Il prend le temps de répondre aux questions des pharisiens et des scribes… Son temps semble ne pas lui appartenir mais être offert à tous ceux qui viennent à lui.
Il prend aussi le temps de se retirer au désert ou sur la montagne pour prier son Père.
Je crois qu’il  nous invite, nous aussi, à savoir prendre notre temps, ou plus exactement à savoir donner notre temps. Il nous est très précieux puisque, nous le savons, il nous est compté. Même si nous ne sommes pas riche  il est une chose que nous pouvons donner c’est notre temps. Et il est un cadeau toujours apprécié par ceux qui en bénéficient.
Cette expérience de confinement est riche d’enseignements. Et j’espère que nous n’oublierons pas trop vite ce que nous avons découvert. J’espère qu’elle nous aura donnée de savoir ne pas gaspiller notre temps mais bien de le réserver pour ce qui est le plus important pour nous, ceux que nous aimons, et ceux que nous sommes appelés à aimer…

Très fraternellement