Dans l’Évangile de ce premier dimanche de l’Avent nous entendons Jésus insister fortement. Il commence par nous dire puis répète deux fois le mot Veiller pour conclure par : « Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! »
C’est donc là le mot essentiel du message et surement aussi pour la période de l’Avent qui s’ouvre aujourd’hui. Ce mot me semble pouvoir être lu de deux manières complémentaires.
La première soulignée par la parabole du maitre qui revient à l’improviste, c’est celle de rester éveillé dans le sens de ne pas s’endormir. Ne pas s’endormir sur nos habitudes bonnes ou mauvaises, nos certitudes, nos lassitudes, notre confort, notre paresse, etc.
Dieu nous invite à préparer notre cœur pour l’accueillir quand il vient à nous en restant éveillés, c’est-à-dire en nous gardant bien de nous endormir, de ne plus avancer, de ne plus faire effort, de nous laisser aller. En ces temps difficiles de pandémie où tous nos repères sont bousculés, il peut-être tentant de baisser les bras, de nous laisser glisser dans la nonchalance, la passivité, la lassitude spirituelle et sociale. Le temps de l’Avent qui s’ouvre aujourd’hui nous invite au contraire à nous réveiller, à nous remuer, à nous stimuler pour nous préparer à la venue du Messie. Pour cela le rythme plus soutenu de prière personnelle, en couple ou en famille, la lecture priée de la Parole de Dieu sont indispensables, ainsi bien sûr que la messe en présentiel si l’on peut sinon à la télé ou sur l’ordinateur.
La deuxième façon d’entendre ce mot de « veiller » me semble être de veiller sur notre prochain, comme on veille un malade, comme des parents veillent sur leur enfant, comme dans un couple on veille l’un sur l’autre. Actuellement, plus que jamais il nous faut veiller les uns sur les autres. Beaucoup parmi nous sont en souffrance, souffrance économique, souffrance d’isolement et de solitude, souffrance de maladie, de deuil… Nous ne pouvons y rester insensibles et c’est à chacun qu’est confiée la responsabilité de veiller sur ses frères et sœurs.
Un appel téléphonique, un sourire, une parole, une aide concrètes, des petits gestes, des petites attentions qui ne coutent rien et qui peuvent être d’un grand réconfort. Déployons d’imagination pour veiller réellement, concrètement sur nos frères les plus fragiles. Le respect des gestes barrière et du confinement sont aussi une très bonne façon de veiller sur la santé de nos frères et sœurs. Faire travailler prioritairement les petits commerçants qui viennent de rouvrir aussi.
Si je ne me trompe le mot « veiller » dans ses racines latine aurait quelque chose à voir avec « être bien vivant. » Je crois que c’est à cela que nous invite Jésus, être bien vivant. Ne subissons pas les choses mais prenons les à bras le corps, en étant debout, en marche, les sens et le cœur en éveil pour que la venue du Messie ne nous surprenez pas, et que nous puissions profiter totalement de sa présence et de son amour, de la vie qu’il veut nous donner.
Demandons au Seigneur de nous préparer à Noël en nous gardant biens vivants,
le cœur ouvert à sa venue, tous les sens en éveil pour le reconnaitre, et en particulier le reconnaitre et le servir dans nos frères les plus fragiles.