La parabole des talents est souvent interprétée sur un jeu de mot entre le talent, une mesure équivalant à 35Kg d’or, et le talent, une qualité, une capacité. Nous entendons alors qu’il nous faut faire fructifier les qualités que Dieu nous a confiées.
Matthieu nous dit que l’homme qui part en voyage confie sa fortune à trois serviteurs, « à chacun selon ses capacités ». Cette phrase m’amène à penser que l’on peut aussi comprendre ces talents comme les responsabilités qui nous sont confiées et que nous devons assumer de notre mieux.
Les deux premiers serviteurs vont faire fructifier les talents, vont assumer le travail qui leur est confié. Le troisième, par peur, va l’enterrer, va fuir, ne va pas assumer. D’où la phrase de conclusion : «A celui qui a, on donnera encore, et il sera dans l’abondance, mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a. »
Nous avons tous des responsabilités diverses, celle d’époux, de parents, de grands parents, responsabilités sociales, économiques, politique et tout simplement la responsabilité de mon frère en humanité, responsabilité aussi de baptisé, de témoin du Christ par notre vie, nos actes et nos paroles. Comme le maitre de la parabole, Dieu nous fait confiance. Dieu croit en nous, en nos capacités, avec sa lumière et la force qu’il nous donne par son Esprit Saint, pour assumer nos responsabilités. Il peut même accepter que nous fassions des erreurs dans la manière de les vivre. Qui peut dire qu’il n’a jamais fait d’erreur dans sa manière d’aimer son conjoint, d’éduquer ses enfants, dans sa gestion de son travail ou de ses engagements associatifs ecclésiaux ou autres, dans la simple attention à son frère ? Mais cela n’est rien face à l’absolue miséricorde de Dieu.
La seule chose qu’il peut nous reprocher c’est, par peur, de fuir nos responsabilités.
Le plus grand danger c’est, par peur de se tromper, de ne pas prendre à cœur et à pleine mains, ne pas nous engager dans ce que Dieu nous confie. Le pape François nous dit qu’il ne nous faut pas avoir peur de nous « salir les mains ». Dieu préfère un bateau cabossé de partout pour avoir affronté les tempêtes du monde, à celui qui est tout propre et tout neuf parce qu’il n’est pas sorti du confort et de la sécurité du port.
En ce temps de confinement cet appel à faire face à nos responsabilités, à ne pas reculer, à ne pas nous laisser paralyser par le peur, se fait plus fort encore. Dieu nous fait responsables les uns des autres. Ne détournons pas le regard, n’enterrons pas notre talent, lançons nous avec confiance dans ceservice du frère qu’il soit mon conjoint, mes enfants ou petits enfants, mon voisin, mon prochain…
Et il nous sera donné en abondance…