« Je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. » dit Jésus à la question de Pilate sur sa royauté. Il dira aussi qu’il est « le chemin, la vérité et la vie ». Il est la vérité, il témoigne de la vérité car en lui tout prend sens, à sa lumière tout devient clair, parce qu’il est venu nous révéler que le Royaume de Dieu est parmi nous, ce royaume qui est de tout éternité et vers qui tend toute notre histoire. Royaume en croissance et qui avance vers le jour de sa pleine réalisation.
Le royaume de Dieu est parmi nous depuis que Dieu s’est fait homme en Jésus, qu’il est venu habiter notre humanité. Le cœur de l’homme est dorénavant la demeure de Dieu. Il l’est en nous et en nos frères et sœurs depuis Pentecôte par son Esprit Saint. Cet Esprit qui est souffle de Dieu, sa force de vie et d’amour, sa lumière et sa sagesse. Ce Règne de Dieu a été manifesté par Jésus dans sa prédication mais surtout par ses actes, les guérisons, les libérations, la tempête apaisée, la multiplication des pains qui sont autant de signe de la présence du Royaume de Dieu au milieu de nous. Car il est son projet pour notre humanité. Un règne de paix, de justice, de joie, d’amour et de tendresse. Un Royaume où les petits et les pauvres ont la première place. Où comme le prie Marie dans son Magnificat «Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. »
En ces temps où bien des informations ont de quoi nous effrayer, où le changement d’époque qui se dessine et qui nous laisse dans l’inquiétude car nous voyons bien ce qui disparait mais nous ne n’apercevons pas encore de qui se dessine, le monde nouveau qui va naître, il me semble important de nous rappeler que Jésus est roi de l’univers, qu’il veille à ce que son Royaume avance parmi nous et en chacun de nous.
Ne nous laissons pas effrayés par les prophètes de malheurs en tout genre qui ne cherchent qu’à diviser pour mieux régner.
Bien au contraire affutons notre regard pour savoir distinguer tout ce qui est signe de ce royaume au milieu de nous. Et si nous y faisons attention nous en verrons de multiples signes dans le cœur, dans la vie, dans les actes, les engagements de nos contemporains ici et dans le monde. Il y a aujourd’hui comme hier des artisans de paix, des affamés de justice, des chercheur de la vérité, des doux, des miséricordieux… N’oublions pas que le Royaume de Dieu dépasse largement les frontière de l’Eglise, elle ne le résume pas, n’en a pas le monopole, elle en est seulement la révélatrice, celle qui est capable de le reconnaitre et de le mettre en lumière.
Le monde n’est pas le royaume de Satan, il n’est pas le monde du mal, il est celui du royaume de Dieu, il avance parfois difficilement, avec des chutes, des échecs, des reculades, mais il avance vers le but final du règne absolue de Dieu sur tout chose. Il fait de nous les artisans de ce Royaume, il demande à chacune et chacun de s’engager résolument et de tout son être dans sa construction et sa croissance dans le quotidien qui est le notre.
Notre espérance n’est pas basée sur quelques hypothétiques espoirs ou promesses politiques, mais bien sur le fait que Dieu est présent à notre monde qu’il veille sur nous, qu’il veut voir le monde avancer vers son royaume de paix, de joie, de justice et d’amour.
La vie à vaincue la mort sur la croix, le bien, le beau, le bon, le vraie, avec Dieu aura toujours le dernier mot.
Demandons lui, en cette fin d’année liturgique, de nourrir en nous cette espérance.