« Enlève d’abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère. » Cette phrase de Jésus est passée dans le langage courant et beaucoup l’emploie sans savoir qu’elle est parole d’Évangile. Si elle est devenue adage commun c’est parce que Jésus fait preuve, en la prononçant, d’une expertise de l’âme humaine, d’une grande connaissance de ce que nous sommes.
Il nous faut bien reconnaitre que nous avons une grande facilité à voir les défauts de nos contemporains, des personnes qui nous entourent, que nous côtoyons. Nous sommes même parfois exaspérés par ce qui nous semble inacceptable chez eux. En contre point nous avons aussi une grande capacité à nous trouver des excuses et à minimiser nos propres défauts, nos propres manquements. Nous savons aussi nous offusquer des fautes commises par d’autres dans un domaine moral où nous nous sentons plus en règle qu’eux et nous oublions, minimisons ou ne voulons pas voir nos propres fautes dans d’autres domaines tout aussi et peut-être même plus importants.
Oui notre œil est souvent obscurci par une poutre alors que nous voudrions enlever la paille dans l’œil de notre sœur ou de notre frère.
Jésus nous invite à d’abord enlever la poutre de notre œil, à commencer par nous convertir nous-même, à reconnaitre et corriger nos défauts et nos tendances au péché avant de vouloir changer les autres. Il est un autre adage qui dit « si tu veux changer le monde, commence par te changer toi-même. » Cette attitude nous amènera, j’en suis sûr, à plus d’humilité car plus nous vieillissons et plus nous prenons conscience qu’il est bien difficile de se changer. Que nos défauts, nos tendances au péché persistent malgré nos efforts. Nous retombons bien souvent dans les mêmes travers. Un vieux moine aimait à dire qu’un arbre tombe toujours du côté où il penche.
Alors s’il nous est si difficile de changer, pouvons-nous essayer de poser un regard différent sur nos frères et sœurs. Peut-être au lieu de nous focaliser sur la paille, sur les défauts, les erreurs qui nous sautent aux yeux, nous faut-il adopter le regard du Père sur chaque personne. Dimanche dernier Jésus nous disait « soyez miséricordieux comme votre Père du ciel est miséricordieux. » Apprenons ce regard miséricordieux du Père, un regard qui se focalise sur ce qu’il y a de beau et de grand chez l’autre, sur ses capacités, ses potentialités, sur tout ce qu’il donne, apporte aux autres. Nous sommes tous riches de très belles qualités que Dieu nous a données. De plus Jésus, dans les rencontres qu’il a faites et ses réactions et paroles nous a révélé l’amour de Dieu plus attentif à nos souffrances qu’à nos péchés. Soyons attentifs à celles de nos frères et sœurs et notre regard saura se détourner de la paille que nous voulions enlever.
Demandons à Dieu d’ouvrir notre regard pour que nous sachions porter un fruit qui soit beau et qui donne à d’autre le désir de se laisser aussi convertir par Lui, de se laisser conduire et fortifier par son amour, sa miséricorde.