En quelques mots Jésus nous donne un message qui ne peut que faire naitre en nos cœurs la confiance et l’espérance. Il est notre berger, il nous connait et nous invite à le suivre. Il veille sur nous et nous rappelle que personne ne peut nous arracher de la main du Père. En ces temps de crise pour notre Église de France il nous est bon d’entendre de telles paroles. L’avenir peut sembler inquiétant avec la baisse continue de pratiquants, et en cette journée de prière pour les vocations, le peu de jeunes acceptant de s’engager dans le ministère presbytéral. Nous n’avons pas actuellement de séminariste pour le diocèse de Rodez et donc pas d’ordination de prêtre en vue. Nous ne sommes plus que 32 prêtres de moins de 75 ans dont 6 venant d’Afrique, appelés à rentrer chez eux bientôt, et 5 religieux. Oui la situation peut paraitre alarmante, pour certains, désespérée.
Il nous faut être une Église accueillante et ouverte à tous !
En écoutant Jésus aujourd’hui nous comprenons qu’il n’en est rien. Nous sommes dans la main du Père, Jésus est notre berger, il ne peut nous abandonner.
Ce qui est sûr c’est que nous sommes appelés à changer notre façon de voir, nos exigences et surement aussi nos manières de faire. Si nous comptons uniquement sur les prêtres pour faire vivre l’Église, de fait l’avenir est bien sombre. Mais l’Église vit par les baptisés, chacun acteur, pierre vivante, indispensable membre actif. L’Église vivra c’est sûr mais elle a besoin de chacun de nous sans exception. A nous de prendre notre part de la mission.
La première et la deuxième lecture de ce jour me semblent nous donner un éclairage particulier pour l’avenir de notre Église. Dans la première nous voyons St Paul ouvrir l’annonce de l’Évangile aux non juifs. Et dans l’apocalypse St Jean nous dire « j’ai vu une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues. »
Les frontières de l’Église sont plus larges que le nombre des seuls pratiquants du dimanche. L’Esprit Saint travaille le cœur des hommes et femmes de ce temps, il touche le cœur de beaucoup de nos contemporains, il nous parle à travers eux même s’ils ne sont pas réunis aujourd’hui dans ce bâtiment de pierre.
Et je suis sûr qu’au jour du grand rassemblement auprès de Dieu nous serons étonnés de tous ceux que nous y retrouverons et que nous ne contions pas comme étant disciples de Jésus.
Le fait d’être de moins en moins nombreux provoque, dans bien des paroisses de notre pays, une tendance à se replier sur le petit cercle des « bons chrétiens » ou estampillés comme tels. Une Église élitiste et identitaire. C’est pour moi le grand danger qui nous guète et auquel il nous faut résister. Si nous voulons voir naitre des vocations de jeunes au ministère presbytéral et à la vie religieuse il nous faut bâtir une Église ouverte, accueillante pour tous, ne laissant personnes de cotés, et comme l’y invite notre pape, n’ayant pas peur de se salir les mains au service des plus pauvres. En un mot une Église catholique, c’est-à-dire universelle, ouverte à tous sans exclusion aucune.
Cette ouverture est de la responsabilité de chacune et de chacun. A nous de porter un regard positif, bienveillant, sans jugement, accueillant sur tous ceux que nous rencontrons, nos enfants, petits enfants, voisins qui ne vivent pas leur foi à notre manière. A nous de leur faire comprendre, par notre attitude, qu’ils sont les bienvenus, membres eux aussi, à leur façon, de notre si belle Église, acteurs eux aussi, là où ils sont, du Royaume de Dieu.
Et, s’il vous plait, laissez à vos prêtres le temps de rencontrer eux aussi ces personnes. Il serait catastrophique pour notre Église que les prêtres ne soient plus en contact qu’avec des chrétiens de la messe dominicale, que des « bons chrétiens ».
Si nous voulons une Église missionnaire il nous faut en prendre les moyens et nous tourner résolument vers tous ceux qui n’ont pas encore découvert la richesse de notre foi et de notre Église. Il nous faut être une Église accueillante et ouverte à tous.