Calvaire de Saint Côme

Puech de la Bado

Montée au calvaire le vendredi Saint (2017)

La croix du bon larron retrouve sa place sur le Calvaire
Le Puech de lo Bado, que les Saint-Cômois désignent plus simplement sous l’appellation de “Calvaire”, est un élément incontournable de l’identité du village, au même titre que son clocher ou que son tour de ville. L’une des croix que les outrages du temps et la tempête de l’été dernier avaient fini de saper vient d’y retrouver sa place. Celle du bon larron. Et ce grâce aux bons soins de quelques paroissiens et d’un charpentier. Mais il reste du travail pour réhabiliter ce patrimoine saint-cômois.

Son histoire

Inauguré le 28 août 1927 par Mgr Challiol, évêque de Rodez, le Calvaire de Saint-Côme est l’aboutissement d’un chemin de croix qui débute près de l’actuelle école publique, c’est-à-dire de l’ancien foirail, créé dans les années 50. Jusqu’en 1964, pour la semaine Sainte, on montait en procession sur ce Golgotha saint-cômois derrière les figurants de la Passion, issus de la jeunesse du villlage.
Samedi 28 septembre 1996, le Calvaire est rénové
Dans les années 1990, le Calvaire, ayant subi les affres du temps, fut remis en état par un groupe de Saint-Cômois, appuyés par la paroisse, la commune et l’association de Sauvegarde du Vieux Saint-Côme. Pierre Vergnes, dans les colonnes du Bulletin d’Espalion en septembre 1996, relatait cette réhabilitation «discutée au cours de l’été 1993» : «La grande croix a été offerte par Jacques Capelle, les deux autres étant à la charge de la Sauvegarde du Vieux Saint-Côme (NDLR : et de la municipalité selon le compte-rendu de la semaine suivante). Il faut louer en outre le bénévolat de Michel Guiral qui a façonné le bois des trois croix».
Tout en précisant que «la grande croix du Christ mesure 11 mètres de haut, les croix des deux larrons qui l’entoureront de part et d’autre 8 mètres», Pierre Vergnes cite «Claude Mascles, dont l’équipe du club de randonnée a dégagé depuis quelques années le chemin qui mène au Belvédère», et «l’équipe au travail, composée de Paul Ayral, Georges et Gérard Balitrand, Louis Balitrand, Philippe Béluffi, Lucien Bessodes, M. Calmès, Cazes père et fils, J. Favier, Pierre Galié, Raymond Lacan, Bruno Laurens, V. Palyaret, Joël Piard, Vincens» ainsi que «Roger Bessière, adjoint».
Revenant sur la création du premier calvaire en 1927, Pierre Vergnes rappelle qu’«il y a 70 ans, le bois de chêne de la grande croix avait été offert par la famille Conquet de la Coutarie, l’équarissage avait été efectué par Auguste Bessodes, père, et par Louis Raulhac, père de Pierre Raulhac». Auguste Bessodes, présent lors de l’érection des croix le 28 septembre 1996, et dont le fils Bernard a assuré le transport du bois des trois croix à bord d’une remorque, «l’animation musicale étant assurée par la trompette-cor de Clément Bouichou, jouant les anciens hymnes de la procession au Calvaire d’autrefois».
L’année suivante, le 3 août 1997, alors qu’une nouvelle croix, celle de la Résurrection, était venue compléter le Calvaire, Mgr Bellino Ghirard, évêque de Rodez, assisté du Père Albert Gilhodes, procédait à la bénédiction du Puech de lo Bado, 70 ans après son élévation, en présence du maire Jean-Raymond Palous.

Il reste du travail

La croix sommitale du bon larron ayant été abattue par la tempête de l’été dernier, le responsable du relais paroissial, Vincent Levant, s’en est inquiété auprès des paroissiens et de la commune. C’est ainsi que Jacques Capelle, Raymond Lacan, Claudes Mascles, Paul Cayla et Bernard Bessodes, épaulés par Michel Guiral, se sont rendus au chevet du Calvaire. Confinement oblige, c’est sans rassemblement que Michel Guiral a opéré aux premiers secours : remise en place de la croix du larron et réparation d’un des bras de la croix centrale. Mais il reste à nettoyer les autres croix, couvertes de lichens, et à remettre sur pied les stations six et huit du Chemin.
Nous reviendrons sur cet historique et sur le travail de réhabilitation de cette colline, presque sacrée dans l’imaginaire saint-cômois. Elle réunit l’idée de subsistance, par les vignes qu’elle a portées, le sacré du Calvaire qui lui donne son nom familier, et la liberté naturelle, par son aspect maquisard et le point de vue qu’elle offre sur notre Vallée.

Xavier Palous