Archives de catégorie : Le mot de JL Barrié

Dieu nous invite à son intimité.

Dieu envoie son messager visiter Marie, une jeune fille d’humble famille, habitant un village sans histoire ni renommée, il vient chez elle, dans sa maison, et non pas au temple ou à la synagogue. Il vient chez elle dans son intimité pour lui demander si elle accepte d’être celle qui portera et mettra au monde le Messie, le Fils de Dieu. Il s’invite dans l’intimité la plus profonde de cette femme. Il vient habiter son corps en lui demandant de le mettre au monde. Qui a-t-il de plus intime comme relation que celle-ci ? Nous pouvons imaginer les dialogues intérieurs entre Marie et l’enfant qu’elle porte. Cette intimité là, seules les mamans la connaissent. On retrouvera cette intimité à Bethléem, Marie et Joseph seuls à l’étable. Puis à Nazareth, l’intimité de la maison familiale et de l’atelier de menuiserie ou Jésus apprend les gestes de son père. Il me semble que par cette visite de l’ange Dieu nous révèle qu’il veut entrer en intimité avec nous, avec chacun d’entre nous et que c’est pour cela qu’il s’est fait l’un de nous. Il veut être, comme le dit St Augustin, « plus intime à nous même que nous même. » C’est l’invitation qu’il fait à Marie et d’une autre manière à Joseph. C’est l’invitation qu’il fait à chacun. Une invitation ou plus précisément une demande. Dieu demande à Marie et Joseph d’être ses parents. Il sollicite leur accord, leur acceptation, leur disponibilité, leur adhésion. Il agit envers chacun de nous de la même manière. Dieu nous sollicite, nous demande d’accepter d’entrer en intimité avec lui.
En quoi consiste pour nous cette intimité ? Elle est comme pour Marie la venue de l’Esprit Saint le jour de notre baptême, de notre confirmation et à chacun des sacrements. L’esprit Saint vient habiter notre cœur. Il est cette présence agissante au plus profond de notre intimité. Et nous préparer à Noël pourrait bien consister à prendre conscience de cette présence et nous mettre à son écoute. Cette intimité c’est aussi le cœur à cœur de la prière, c’est l’écoute priante de sa Parole. Elle est également dans la rencontre du frère au sein de la communauté, la famille des amis de Jésus. « Quand deux trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux. » Mais c’est aussi celle de la rencontre de nos frères et sœurs quand elle dépasse la simple politesse, et quand nous acceptons de nous ouvrir l’un à l’autre en vérité et tendresse. Chaque fois que nous allons vers l’autre pour lui offrir un peu de nous même, un peu de notre capacité à aimer. « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères c’est à moi que vous l’avez fait. » Oui, Dieu nous invite à son intimité. C’est une des grandes révélations de Noël. A nous d’y répondre au quotidien et la joie et la paix de sa force d’amour pourra illuminer nos vies et celles de tous ceux qui nous entourent.

Le bonheur où le cherchons-nous ?

L’évangile de ce dimanche nous donne à voir la figure de St Jean-Baptiste. Marc nous dit qu’il vit dans le désert et qu’il « était vêtu de poil de chameau, avec une ceinture de cuir autour des reins ; il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. » Menu peu apprécié par les aveyronnais ! Continuer la lecture de Le bonheur où le cherchons-nous ?

Préparation à une grande joie

Chers paroissiens.
Nous voilà entré dans le temps de l’Avent. C’est le temps de l’attente, l’attente du Messie qui va venir nous rejoindre en notre humanité à Noël, attente aussi du retour de Jésus à la fin des temps.
Cela tombe bien, cette année avec la covid, nous sommes tous en attente de quelque chose :
Attente de pouvoir ouvrir son bar ou son restaurant, de pouvoir accueillir plus de client dans son magasin, de pouvoir aller au cinéma ou au théâtre, d’enfin voir ses parents, grands parents, enfants ou petits enfants, manger entre amis, se réunir pour un apéro ou une fête, pouvoir reprendre les cours en présentiel, retrouver les copains de fac, reprendre le sport d’équipe, l’activité associative, les répétitions de l’orchestre ou de la chorale, de retrouver les copains du caté, les réunions de la paroisse et des assemblées plus fournies, et j’en oubli… Continuer la lecture de Préparation à une grande joie

« Prenez garde, restez éveillés »

Dans l’Évangile de ce premier dimanche de l’Avent nous entendons Jésus insister fortement. Il commence par nous dire puis répète deux fois le mot Veiller pour conclure par : « Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! »
C’est donc là le mot essentiel du message et surement aussi pour la période de l’Avent qui s’ouvre aujourd’hui. Ce mot me semble pouvoir être lu de deux manières complémentaires.
La première soulignée par la parabole du maitre qui revient à l’improviste, c’est celle de rester éveillé dans le sens de ne pas s’endormir. Ne pas s’endormir sur nos habitudes bonnes ou mauvaises, nos certitudes, nos lassitudes, notre confort, notre paresse, etc. Continuer la lecture de « Prenez garde, restez éveillés »

Jouer en harmonie dans l’Église …

Chers paroissiens,

Le confinement, malgré tous ses inconvénients, m’aura permis de passer un peu plus de temps sur mon saxo. Et oui, pour ceux qui ne le savent pas, je suis musicien amateur, très amateur, et je joue au sein d’un orchestre de copains. Je puis vous dire que travailler seul son instrument ne procure pas le même plaisir que  de jouer en orchestre. Plus de plaisir c’est sûr mais aussi plus d’exigences. Pour interpréter ensemble une même partition, il faut que chacun l’ait travaillé un peu avant, il faut suivre le même rythme, écouter et faire attention aux autres, pour par exemple si la clarinette ou le violon à la mélodie et moi l’accompagnement, jouer plus piano, moins fort, pour que sa partie ressorte et soit plus clairement entendue puisqu’elle est la plus importante. Vous vous demandez ce que vient faire ce « cours » de musique dans mes lettres de confinement ?  C’est qu’en y pensant j’y ai vu un des éléments qui me semblent essentiels pour notre vie chrétienne.  En effet à l’heure où nous ne pouvons encore nous réunir pour célébrer l’Eucharistie et communier au corps du Christ, il me semble qu’il nous faut faire un effort pour être vraiment en communion  les uns aux autres, pour être le Corps du Christ qu’est l’Eglise comme le dit St Paul. Que notre « commune-union » soit plus forte que jamais. Elle nous permettra de vivre du Christ même si nous ne pouvons, pour un temps, communier à lui dans l’eucharistie.
Si nous voulons que notre vie communautaire, fraternelle, familiale mais aussi sociale soit de plus en plus harmonieuse il me semble qu’il faut appliquer les mêmes règles qu’en musique.
Il est important que chacun joue sa propre partition avec conviction et dans le souci de faire toujours mieux. La partition de chacun c’est sa mission, celle d’époux, de parents, d’enfants, ses responsabilités dans le travail ou dans les associations, mais aussi les engagements au sein de notre Église, aussi humbles soient-ils.
Dans un orchestre il n’y a pas de partitions plus importantes que d’autres car même le soliste, sans l’accompagnement, sa partition perd sa grandeur et sa profondeur. Dans la vie il en est de même, on a besoin de tout le monde même de ceux qui se font le moins remarquer.
Veiller à jouer au même rythme. Il est si facile pour certains de partir vite devant en oubliant ceux qui ont du mal  à suivre, ou à d’autres de trainer les pieds pour laisser faire les autres…. Attendons nous, marchons ensemble à la suite du Seigneur au tempo du cœur de Dieu qui est toujours miséricorde, patience et tendresse.
Enfin écouter les autres, être attentif à ce qu’ils disent, ce qu’ils proposent, ce qu’ils initient, ce qu’ils demandent, ce qu’ils pleurent…  Écouter pour nous ajuster, nous harmoniser, le plus  possible à eux. Écouter battre le cœur de Dieu dans ce qu’ils vivent ou disent et qui est richesse infinie, lumière et force pour nous.
Jouer en harmonie, en communion, ce n’est pas jouer fort, avec puissance, ce n’est pas dominer les autres, ou démontrer que l’on peut jouer plus vite qu’eux. La musique est faite de silence et de nuances. Sans cela elle ne touche le cœur ni des musiciens ni des spectateurs.
Leonardo Boff  à propos  de la Trinité à écrit : “Il y a trois personnes et une communion…” Voilà la formule la plus correcte pour représenter le Dieu chrétien. Aucune personne divine n’existe pour elle seule. Elles sont toujours et éternellement des personnes en relation… Ainsi le Dieu chrétien est un processus d’effusion, de rencontre, de communion entre des êtres liés par la vie et par l’amour. »
Pour que notre chant de la Vie soit harmonieux, pour que notre communion soit à l’image de la Sainte Trinité, il est important de nous attendre, de nous entendre, en donnant chacun le meilleur de nous même. Il me semble qu’en se temps de pandémie, c’est ce dont  le monde à le plus besoin.

Le plus harmonieusement possible

Père Jean-Luc Barrié

 

Le plus harmonieusement possible

Père Jean-Luc Barrié