Les disciples de Jésus font face à une violente tempête et se sentent perdus, ils sont pris de panique devant la noyade qui les menace. Jésus, lui, dort paisiblement jusqu’à ce qu’ils le réveillent et que d’un mot il calme les flots.
Des tempêtes, nous en affrontons tous une fois ou l’autre dans notre vie, et parfois même plusieurs. Face à un deuil, une maladie, un licenciement, une perte de revenue, un échec… il nous arrive de nous croire perdus, de sentir le sol se dérober sous nos pas, tout s’écroule et nous voilà pris de panique devant un avenir qui semble impossible ou absurde.
Notre société elle-même connait des tempêtes parfois terrible, pensons à la guerre ou, plus proche, à la pandémie dont nous essayons de sortir.
Il est aussi une tempête plus globale, moins bruyante mais tout aussi angoissante qui est celle de la perte de repères solides. Des sociologues expliquent que nous sommes aujourd’hui dans une société « liquide ». Liquide dans le sens que tout est mouvant, tout est instable et que ce qui semblait solide et sûr est aujourd’hui remis en cause : la justice, les forces de l’ordre, le pouvoir politique, l’école, la science, la religion… Toutes ces institutions sur lesquelles s’est bâtie notre société sont aujourd’hui questionnées, bousculées, elles ont perdu la confiance des citoyens, elles ne sont plus des points d’appuis solides sur lesquels on pourrait se reposer. D’où l’idée de société « liquide ». Il n’y a plus de sol ferme, mais seulement le mouvant et instable individualisme avec son ressenti propre comme seul repère.
Chrétiens nous avons, me semble-t-il quelque chose à proposer à cette société en souffrance.
Dieu dans la bible nous est présenté comme le roc : « Le Seigneur est mon roc, ma forteresse, mon libérateur » dit le roi David (2Samuel 22, 2). Le psaume 31 « Dans ta justice libère moi, écoute et viens me délivrer, sois le rocher qui m’abrite, la maison fortifié qui me sauve. » le psaume 70 « Sois le rocher qui m’accueille toujours accessible » . Dieu est le rocher sur lequel nous pouvons nous accrocher, sur lequel nous sommes hors de danger, sur lequel nous sommes à l’abri. Dieu est le rocher sûr et fidèle, toujours accessible qui nous sauve quand plus rien ne tient, quand tout semble s’écrouler. Il est le roc sur lequel nous pouvons construire notre vie personnelle et collective. C’est Dieu qui nous donne de faire face à la tempête, qui nous donne le courage et la force de tenir debout et de la dépasser pour construire un monde de paix, de justice et d’amour.
Mais le récit de la tempête sur le lac de Tibériade nous dit aussi que pour tenir dans la tempête il nous faut rester unis, comme les disciples dans la barque, conscient que nous dépendons les uns des autres, que seul nous ne pouvons rien, que c’est ensemble, en famille, en communauté, en frères et sœurs, que nous pourrons, avec le secours de Dieu sortir vivant et plus forts de la tempête.
Que le Seigneur nous donne la grâce de nous accrocher à lui comme au rocher qui nous sauve et de le faire ensemble en nous y aidant les uns les autres.