Avoir un salaire ou une pension de retraite permettant de vivre sans trop de soucis d’argent, un toit confortable et sûr, quelques sous de coté au cas où… voilà bien des désirs raisonnables que nous portons tous. Et voilà que Jésus nous dit aujourd’hui : « la vie de quelqu’un, même dans l’abondance, ne dépend pas de ce qu’il possède. » et de conclure « voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu. »Mes deux séjours en Inde m’ont permis, face au dénuement total de certains et la simplicité de vie de la majorité de la population, de prendre conscience combien chez nous, en occident, nous étions dans une accumulation de bien de consommation dont on peut se demander s’ils nous sont bien indispensables. Nous sommes pris dans un système de surconsommation qui n’est pas sans conséquence pour notre planète et pour les populations les plus pauvres. Notre Pape François, dans son encyclique « Laudato si », nous invite, nous pays riches, à une sobriété heureuse. Car notre surconsommation de biens, que nous voulons à bas prix, se fait en exploitant et en appauvrissant les pays du sud, sans compter qu’elle aggrave le dérèglement climatique dont les conséquences sont dramatiques dans ces mêmes régions. Il nous est donc important d’entendre l’appel de Jésus à ne pas amasser pour nous même, à nous demander si nos achats sont toujours justifiés, si nous ne pouvons pas changer notre manière de vivre et de consommer en solidarité avec nos frères et sœurs les plus pauvres.
Mais Jésus nous invite à aller plus loin encore quand il nous demande d’être riches en vue de Dieu.
Comment être riche en vue de Dieu ? En nous attachant à sa personne dans une relation d’amour toujours plus forte, profonde et vraie, c’est sûr. Mais aussi en le laissant nous éclairer par son projet de sainteté et de bonheur pour chacun de nous. Un chemin de bonheur qui est style de vie, manière d’être, façon de faire. Un chemin qu’il trace pour nous dans les béatitudes quand il nous propose d’être d’humbles artisans de paix, affamés de justice, miséricordieux et purs. Chemin de bonheur qu’il nous décrit dans la parabole du jugement dernier nous demandant de donner à manger à celui qui a faim, à boire à celui qui a soif, des vêtements à celui qui est nu, mais aussi d’accueillir l’étranger, de visiter les malades et les prisonniers.
Quand Jésus nous dit de ne pas amasser pour nous même et de devenir riche en vue de Dieu ce n’est pas pour nous interdire toute propriété privée ou nous frustrer de tout plaisir, mais pour nous indiquer où se trouve le vrai bonheur, la joie qui n’est pas feu de brindille éphémère appelant toujours plus, mais la joie profonde et éternelle qui nait de la relation d’amour avec Dieu et nos frères, quand l’amour devient le seul but, le seul moteur, le seul carburant de toute notre vie. C’est-à-dire quand notre vie prend sa source en Dieu, s’oriente sur lui et marche à sa rencontre.
Un maitre spirituel à écrit qu’en paradis nous ne serons pas riche des biens accumulés au long de notre vie mais riche de tous ce que nous aurons donné à notre frères et sœurs.
Que Dieu nous garde et nous conduise sur ce chemin du vrai bonheur