Comment ? En nous isolant, en fermant les yeux et les oreilles à tout ce qui pourrait nous attrister ? Non, surement pas. Jésus nous dit justement qu’il ne veut pas nous retirer du monde « Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais que tu les gardes du Mauvais. » Pour que la joie de Jésus habite notre cœur, il ne nous faut donc pas fuir la réalité, nous évader dans un monde imaginaire, ou nous réfugier dans une spiritualité désincarnée. C’est au cœur du monde, au cœur de notre existence, telle qu’elle est, que Jésus veut nous donner sa joie. Par contre il nous faut nous garder du mauvais et pour cela il n’est d’autres armes que la prière et surtout sa parole. « Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité » dit Jésus. C’est dans la parole de Dieu, dans l’Évangile médité, prié et vécu de notre mieux que nous découvrirons la vérité, celle qui fait grandir la joie. Cette joie n’est pas simple moment fuguasse de plaisir ou de liesse collective, non elle est plus profonde que cela. Elle est cette paix, cette sérénité, cette espérance, cette assurance qui nous donne, même dans les moments les plus difficiles, de rester confiant parce que éclairés de la vérité qu’est le Christ. La vérité du Christ vainqueur de la souffrance, du mal et de la mort.
Jeudi nous célébrions le départ de Jésus pour la gloire divine. Il n’est plus physiquement présent au milieu de nous mais il nous a donné son Esprit saint. Cet Esprit que nous fêterons dimanche prochain à Pentecôte.
Mais nous pouvons déjà demander à Dieu de nous donner cet Esprit, car c’est lui qui peut faire naitre et grandir en nous cette joie. C’est lui qui nous donne de pouvoir nous adresser à Dieu dans la prière, de l’entendre nous parler à travers le texte des Évangiles, qui nous donne la force de le suivre sur le chemin de l’amour seul chemin de vie et de joie. St Jean dans la deuxième lecture nous dit « Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et, en nous, son amour atteint la perfection. »
Tel est le chemin de la joie que nous offre Jésus. Acceptons de l’emprunter, c’est-à-dire d’aborder notre vie de foi, notre vie chrétienne, comme un chemin qui conduit à la joie, qui donne de la joie, qui fait grandir cette joie.
Alors peut-être pourrons nous donner envie à des enfants, des jeunes et moins jeunes de venir gouter avec nous à cette joie. Notre religion est bien souvent vue comme un catalogue de lois morales, d’interdits et de condamnations. Essayons de témoigner, avec l’aide de l’Esprit saint, comment notre marche à la suite du Christ fait naître en nous cette joie, qui n’est pas sourire béat, ou exubérance bruyante, mais bien la paix et la sérénité que nous apporte sa présence en nos cœurs, le fait qu’il demeure en nous et nous en lui.