« Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. ». Cette prière nous rappelle que notre foi ne repose pas sur un savoir, un avoir ou sur un acquis. Elle n’est pas une idéologie, une science qu’il faudrait acquérir par l’étude ou la sagesse. Elle n’est pas non plus une morale, un catalogue de lois auquel il faudrait obéir. Non, notre foi est un don gratuit de Dieu qu’il nous faut accueillir. Et pour cela il vaut mieux être tout-petit. C’est aussi, je crois, ce que nous dit Jésus quand il proclame qu’il est plus difficile à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu qu’à un chameau de passer par le trou d’une aiguille. La richesse, qu’elle soit financière, culturelle, intellectuelle ou sociale, nous pousse à penser que, pouvant tout acquérir d’une manière ou d’une autre, nous sommes auto-suffisants, que nous somme maître de tout, que nous n’avons pas besoin des autres, et encore moins de Dieu. Ce qui explique peut-être pourquoi l’Eglise progresse dans les régions pauvres du monde et régresse dans les pays riches.
Pour accueillir la révélation du salut que Dieu veut nous faire il nous faut un cœur humble et pauvre, il nous faut accepter d’avoir besoin de lui et accepter de tout recevoir de lui gratuitement, sans aucun mérite de notre part. Sa révélation est celle d’un amour total, absolu, et don gratuit.
Cette humilité est la porte de toute grâce, elle est le premier pas de la vie à la suite du Christ. Sans elle il n’est pas de foi, il n’est pas d’espérance, il n’est pas d’amour. Car tout cela ne peut se conquérir à la force du poignet, par un travail intellectuel et ne peut s’acheter, tout cela ne peut que s’accueillir comme un cadeau gratuit de Dieu.