Patience, pour accueillir Dieu, pour avancer vers son Royaume.

Jean-Baptiste, pris de doute, fait demander  à Jésus s’il est bien le  Messie annoncé et attendu. Jésus lui répond en lui donnant à voir que ce qu’avait dit le prophète Isaïe se réalise à travers lui. Le Royaume de Dieu est parmi nous. Le monde de Dieu et le monde des hommes ne fait plus qu’un depuis que Dieu s’est fait homme. Dieu est là au milieu de nous. Il est présent en chacun de nous. Il nous accompagne et ne nous abandonne pas. Notre monde va vers son but final le Royaume de Dieu accomplit pour l’éternité, c’est aussi ce que nous rappelle ce temps de l’Avent.

«  Les aveugles retrouvent la vue,  les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle. » Tels sont les signes que le Royaume de Dieu est déjà là.
Notre histoire a un sens.
Nous avons cru à une époque très récente que ce monde avançait résolument vers cet idéal. Les sciences faisaient reculer la souffrance, les maladies, les épidémies. Nous nous sentions à l’abri de la guerre ou du manque. L’abondance et la paix semblaient être installées,  au moins chez nous,  pour toujours. Et voilà que la guerre frappe à nos portes, que l’on nous parle de pénurie, que l’épidémie n’est toujours pas enrayée, et qu’il nous faudra renoncer à bien des choses pour sauver notre planète. Il va nous falloir aussi partager avec les habitants des régions du monde les plus pauvres et les plus touchées par le réchauffement climatique et les accueillir chez nous. Où donc et passée cette avancée vers le Royaume  de Dieu ?
Un théologien Adrien Candiard  a écrit récemment : « L’histoire n’avance pas selon un lent et régulier progrès, une amélioration continue : elle procède au contraire par crises successives. Mais ces  crises la conduisent à la victoire finale du projet de Dieu, de son dessein présent dès l’acte créateur, de son amour gratuit pour nous : elles nous conduisent jusqu’à la vie divine, la vie même de Dieu qui nous offre en partage. »
Et ce qu’il dit sur l’histoire du monde est vrai aussi pour chacun de nous. Dans notre vie spirituelle nous constatons souvent que nous dansons un peu le tango : trois pas en avant, deux pas en arrière. Malgré nos efforts nous retombons souvent dans les mêmes travers, nous chutons sur les mêmes obstacles. Comme l’histoire du monde notre vie ne se construit pas selon un lent et régulier progrès, mais bien par crises successives, que Dieu nous aide à surmonter et qui nous conduisent à sa vie Divine, à la contemplation éternelle de son amour infinie.
Comme St Jacques nous  y invite prenons patience. Il répète quatre fois le mot en quelques lignes pour nous en dire l’importance. Patience envers l’histoire qui a nos yeux ne va pas assez vite vers le royaume. Le temps de Dieu n’est pas le notre ! Patience envers nous même, il nous faudra toute une vie pour approcher de sa sainteté. Patience envers les autres qui sont comme nous imparfaits et n’arrivent pas non plus à corriger leurs faiblesses comme ils le voudraient.
Demandons à Dieu cette patience qui nous manque tant. Demandons cette patience en abondance pour que nous sachions l’accueillir le soir de Noël, mais aussi chaque jour où il vient à nous pour nous aider à avancer vers son Royaume.