Portons les malades dans notre prière,

Comment ne pas être interpellé par ces mots de Jésus : heureux vous les pauvres, heureux vous qui avez faim… heureux vous qui pleurez… heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent… » ? Jésus prend quatre situations de souffrance et de détresse et y accole le mot heureux ! Comment peut-il dire cela ?

Jésus s’adresse à ceux vers qui il s’est tourné durant ces années de vie publique, les malades, les handicapés, les souffrants, les exclus, les mal aimés… Il leur dit que Dieu ne peut détourner son regard de leur souffrance, qu’elle blesse sont cœur et qu’il s’est fait homme justement pour leur apporter le bonheur de la guérison, de la libération…. Il leur dit aussi qu’ils sont heureux parce qu’ils sont en situation de manque, qu’ils savent avoir besoin de Dieu et de leurs frères, qu’ils savent ne pas se suffire à eux même. Le risque de la richesse, de la satiété, du bonheur égoïste c’est bien celui de l’enferment sur soi, de l’auto-satisfaction, de l’autosuffisance. Dans ce cas il n’y a plus de place pour l’autre, il n’y a pas de place pour Dieu. D’où le « quel malheur pour vous les riches… »
Le bonheur n’est véritable et n’a d’intérêt que s’il est partagé, s’il est donné et reçu.
Jésus a été très attentif à ceux qui aux yeux des hommes étaient malheureux. Il permet à l’aveugle de voir, au paralytique de marcher, au muet de parler, il purifie le lépreux, il pardonne la femme adultère, il rend sa dignité à la Samaritaine, il appelle Zachée et Matthieu exclus par leur profession… A chacun il ouvre un avenir.
Les béatitudes ont parfois été interprétées comme justifiant la situation sociale des plus faibles qui serait voulue par Dieu et compensée dans la vie éternelle. Cette interprétation est erronée. Les béatitudes ne nous parlent pas que d’un avenir radieux dans le paradis, elles nous parlent d’une possible libération, guérison dans un avenir proche. Jésus veut le bonheur de tous et nous invite chacun à dépasser ce qui nous écrase mais surtout, à sa suite, à porter aide et secours à tous ceux qui sont touchés par la souffrance et la détresse.
En ce dimanche de la santé nous pouvons porter dans notre prière tous ceux qui luttent pour les malades et les personnes handicapés ou âgées. Les chercheurs, chirurgiens, médecins, infirmiers et infirmières, aides-soignants, et les spécialistes de toute sorte qui soulagent, soignent, relèvent nos frères et sœurs en grande souffrance ou grande faiblesse. N’oublions pas les aumôniers d’hôpital, les visiteurs, laïcs engagés et bénévoles, les membres du Service Évangélique des malades. Tous sont les oreilles de Dieu qui écoute, la bouche de Dieu qui rassure, les mains de Dieu qui soigne et réconforte. Ils sont, qu’ils en aient conscience ou pas, les envoyés de Dieu pour accomplir les gestes que Jésus faisait en Palestine, pour porter aujourd’hui le bonheur qu’il donnait à ceux qui croisaient son chemin.
Portons les dans notre prière, sachons leur dire notre reconnaissance, prions pour nos frères et sœurs malades et demandons-nous également quelle personne nous pourrions visiter dans les jours à venir.