Que le Père, par son Esprit…

« Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, » Nous avons été baptisés, à la demande de Jésus, non pas simplement au nom de Dieu mais de Dieu Père, Fils et Esprit Saint. Que Dieu ne soit pas monolithe mais bien dynamique trinitaire, mouvement permanent d’amour d’une personne vers l’autre au cœur de la trinité, a donc une importance considérable. Si nous avons été baptisés c’est pour entrer nous même dans cette dynamique. Dieu est trinité parce qu’il est amour, force d’amour en lui-même et en conséquence il est ouverture. Dans l’unité parfaite du Père, du Fils et de l’Esprit, il reste un espace d’ouverture qui s’ouvre à nous et nous invite à partager leur vie, leur joie et leur gloire éternelle.
Le Père est celui de qui toute vie trouve sa source, il est l’indicible, l’invisible, le tout Autre, celui que personne n’a vu sinon le Fils. Jésus, lui, nous donne, en prenant chair en notre chair, en faisant sienne notre vie terrestre, par sa mort et sa résurrection, nous donne de voir le visage du Père sur son propre visage, il nous révèle l’amour, la tendresse, la miséricorde du Père et son projet pour nous et pour toute l’humanité.
L’Esprit qui est souffle de Dieu, sa force vitale, sa force d’amour nous est donné pour nous permettre de reconnaitre le Père dans le Fils, pour nous aider à entendre et comprendre sa Parole, pour discerner ce qu’il attend de nous mais surtout pour habiter notre cœur, faire sa demeure au plus profond de nous-mêmes.
« La Trinité n’est pas seulement un mystère de foi : c’est également, un mode de vie à apprendre, une façon d’être à révéler. » à dit un théologien. La Trinité, dans ce qu’elle est, nous montre le chemin du comment de la mission que Jésus nous a confiée en nous disant : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, »
Pour annoncer la Bonne Nouvelle du salut Jésus nous a montré l’exemple. Il a manifesté un très fort intérêt à la vie des personnes et il les a rejoint au cœur de leur vie : les pécheurs du lac dans leur barque, la samaritaine au puits où elle venait puiser, Mathieu à son bureau de percepteur, les malades et infirmes au cœur de leur souffrance et de leur exclusion… D’où l’importance que l’Eglise se rendre présente et proche des éleveurs de ce plateau en ce jour de Transhumance. Importance pour l’Eglise de leur redire la place essentielle qu’ils ont pour nourrir leurs frères et sœurs, dans leur participation à l’œuvre créatrice du Père en préservant, par leur activité pastorale, l’écosystème, la fertilité des sols et la biodiversité comme la souligné l’inscription de la Transhumance au patrimoine culturel et immatériel de l’humanité par l’UNESCO.
Pour annoncer l’Evangile il nous faut aussi je crois être des lumières dans le monde, des lumières qui donnent à voir et à reconnaitre l’amour et la miséricorde de Dieu. Un peu à la manière des milliers d’étoiles que l’on voit briller dans le ciel de l’Aubrac les nuits d’été. Jamais elles n’éblouissent, mais elles illuminent nos nuits, les éclairent d’espérance, et sont repère pour la route.

Que le Père, par son Esprit, fasse de nous des étoiles qui brillent dans le cœur et dans les cieux de nos contemporains afin qu’ils découvrent eux aussi la richesse, la beauté, le réconfort de la foi qu’est venu semer en notre humanité notre frère, Jésus, lui dont, comme nous l’a dit Paul nous sommes les héritiers afin d’entrer un jour totalement dans la dynamique trinitaire.