Alors que Marie dit à Jésus que la fête du mariage va tourner à la catastrophe puisqu’ils n’ont plus de vin, Jésus lui répond par une phrase bien énigmatique « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. » et sans transition il dit aux serviteurs de remplir d’eau les jarres qui servent pour les purifications, et d’apporter le contenu devenu du vin au maitre de maison. Et Jean de conclure cet épisode en nous disant « Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. »” Mon heure n’est pas encore venu. » Jésus a quitté Nazareth après trente ans de silence et de totale immersion dans l’anonymat le plus complet. Il a reçut le baptême de Jean et a commencé à appeler quelques disciples. Mais pour l’instant il n’a posé aucun signe qui puisse laisser deviner son identité, sa mission. Il n’a pas encore manifesté sa gloire comme l’écrit l’évangéliste. Et l’on peut imaginer qu’il se demande quand devra-il le faire, à quelle occasion, et de quelle manière. « Mon heure n’est pas encore venu. »
Reconnaitre la volonté de notre Père
Nous savons que ce qui guide Jésus c’est la volonté de son Père. « Ma nourriture c’est de faire la volonté de mon Père » dira-t-il à ses apôtres. Il cherche cette volonté, il attend que lui soit donné l’ordre de commencer à poser des signes et quel signe. Et il trouve la réponse dans ce mariage. Il trouve la réponse dans la détresse de ces jeunes époux et de leur famille. L’absence de vin annonce la fin de la fête et le déshonneur pour eux. Jésus est sensible à la souffrance de ses frères et sœurs et c’est ce qui le conduit, l’amène à poser un premier signe. De plus ce signe est fort et va dans le sens de ce qu’il a comprit de sa mission, il est venu apporter le bonheur à l’humanité. Ce bonheur qui est au cœur de son discours central appelé les béatitudes, bonheur du Royaume de Dieu dont il va annoncer la présence à temps et contre temps, bonheur promis aussi dans la parabole du jugement dernier.
C’est là le désir le plus profond de Dieu, de nous voir heureux, que Jésus est venu nous révéler. « Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. »
Et nous ? Il nous arrive, nous aussi de nous demander quelle est la volonté de Dieu ? Qu’est ce qu’il attend de nous ? A quel moment ? De quelle manière ?
Et la réponse se trouve probablement, comme pour Jésus, dans les besoins, les appels de nos frères et sœurs en humanité. Soyons attentifs aux détresses, aux souffrances, aux solitudes, aux peurs de nos contemporains et il nous sera donné de comprendre ce que Dieu attend de nous. C’est à travers eux qu’il nous fait savoir sa volonté. Quand ou comment, il doit toujours être guidé par le seul souci du bonheur de ceux qui nous entourent, de ceux que nous rencontrons, de ceux vers qui nous allons, de ceux qui nous font appel.
Oui notre heure est celle de nos frères et sœurs en humanité. Et comme le dit St Paul « À chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue du bien. » C’est avec la lumière et la force de l’Esprit Saint que nous pouvons reconnaitre la volonté de notre Père et la force de l’accomplir.
Que Dieu nous en donne la grâce.