“L’ignorance des Écritures, c’est l’ignorance du Christ.”

La première lecture, le psaume et l’évangile de ce jour mettent La Parole de Dieu au centre de notre liturgie, avec sa proclamation par Esdras dans la Jérusalem reconstruite après l’exil, Luc qui nous dit pourquoi il a écrit son évangile et Jésus à la synagogue de Nazateth qui lit le livre du prophète Isaïe et le commente en disant « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre ».

La Parole de Dieu est vitale à notre vie de foi, elle est au centre de notre vie spirituelle et de notre mission dans le monde. C’est le concile Vatican II qui lui a redonné cette place essentielle et centrale. Il l’a fait tout d’abord en lui donnant une part très importance dans la liturgie. Dans le rituel Paul VI elle occupe toute la première partie de la messe avec pas moins de quatre lectures : un passage de l’Ancien Testament, un psaume, une épitre (lettre des apôtres) et l’Evangile. Dans l’ancien missel sa place était beaucoup plus restreinte. Sur les trois années liturgiques nous entendons la quasi-intégralité de la bible. De plus le sermon, qui portait avant tout sur la morale chrétienne, a été remplacé par l’homélie qui est un commentaire et une actualisation des passages bibliques qui viennent d’être proclamés.
Mais le concile Vatican II a aussi consacré une constitution « Dei Verbum » à la Parole de Dieu et à la place qu’elle doit tenir dans la vie du chrétien, une place centrale. Les évêques réunis en Concile parlant de la bible nous disent « Par cette révélation, le Dieu invisible s’adresse aux hommes en son surabondant amour comme à des amis, il s’entretient avec eux pour les inviter et les admettre à partager sa propre vie. » Prier, méditer la Parole de Dieu s’est entrer en dialogue avec Dieu, se laisser inviter par lui à partager sa gloire. Les pères conciliaires vers la fin de cette constitution écrivent « De même le saint Concile exhorte de façon insistante et spéciale tous les fidèles du Christ… à acquérir, par la lecture fréquente des divines Écritures, la science éminente de Jésus Christ. En effet, l’ignorance des Écritures, c’est l’ignorance du Christ. »
En cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens il nous est bon de nous rappeler que ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous sépare et en particulier que nous avons la même bible, la même Parole de Dieu qui nourrit notre foi, éveille notre espérance et fortifie notre charité.
St Paul dans l’épitre compare l’Eglise du Christ à un corps. Et d’une manière toute imagée mais d’une clarté évidente nous rappelle l’indispensable unité de ce corps où chaque membre est impacté par la souffrance de l’autre, où chaque membre, même le plus insignifiant est indispensable à l’ensemble du corps. Parlant de Dieu, il nous « Il a voulu ainsi qu’il n’y ait pas de division dans le corps, mais que les différents membres aient tous le souci les uns des autres. »
Avoir le souci les uns des autres est aussi la meilleure manière de construire l’unité du corps qu’est l’Église. Dans tout ce qui peut nous diviser entre Église catholique, protestante, orthodoxe, mais aussi au sein de notre Église, de notre communauté, où l’on sent bien des tiraillements entre sensibilités spirituelles et pastorales différentes, entre visions de la place de l’Église dans le monde et de son rapport à sa tradition, il nous est bon de réentendre Paul nous inviter à avoir le souci les uns des autres, à chercher inlassablement bien plus ce qui nous rassemble que ce qui pourrai nous séparer, à vivre au mieux la synodalité à laquelle nous invite notre pape François.

Éclairés par sa Parole demandons à Dieu de faire grandir entre nous cette unité qu’il désire ardemment pour l’ensemble de ses enfants.