Trente ans après sa naissance que nous fêtions ces derniers dimanches, Jésus commence sa vie publique en recevant le baptême de Jean. Et Luc nous dit que « le ciel s’ouvrit. L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe, descendit sur Jésus, et il y eut une voix venant du ciel : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. »
Nous avons, nous aussi, reçu le baptême. Nous a été donné l’Esprit Saint. Et nous pouvons espérer que Dieu puisse nous dire « Tu es ma fille, mon fils bien-aimé(e) ; en toi, je trouve ma joie. »Mais comment Dieu peut-il trouver sa joie en nous ? Surement s’il nous voit marcher sur les pas de son Fils dans un attachement sans faute à sa personne, dans l’amour que nous lui portons et celui que nous essayons de donner autour de nous, dans notre participation à la croissance de son royaume de paix, de justice, de fraternité, de tendresse et de joie. Si nous œuvrons, à l’exemple et à l’école de Jésus, à l’annonce de l’Amour de Dieu pour tout homme et à notre volonté de manifester cet amour dans le concret de notre quotidien. Alors, c’est sûr nous ferons la joie de Dieu.Pour cela notre pape François nous demande cette année de réfléchir, de partager, de chercher autour de l’idée de Synodalité. Un mot savant qui signifie ne pas prendre les décisions tout seul mais de chercher avec d’autres, dans une démarche commune de dialogue, d’écoute de ce que l’Esprit Saint dit aujourd’hui à son Eglise et au monde, pour répondre aux questions qui se posent à nous en ces temps nouveaux. Le cardinal François Marty, aveyronnais et ancien archevêque de Paris, résumait assez bien, me semble-t-il cette notion par un trait d’humour. Il aimait à dire « on est toujours plus intelligent à plusieurs que tout seul, la preuve : Dieu lui-même est trinité ! »
Penser que l’on est plus intelligent à plusieurs que tout seul, partager nos questions, nos découvertes, nos intuitions, nos convictions, tout en acceptant qu’elles soient questionnées par les autres, qu’elles soient remises en causes ou éclairées par ce que d’autres expriment.
Vivre ce dialogue, cette écoute dans le plus grand respect, dans l’esprit d’une recherche commune et non dans le but de faire plier l’autre à mon opinion. Accepter que l’autre ait lui aussi une part de vérité à me donner. Être convaincu que c’est ensemble que nous trouverons les bonnes réponses.
Telle est la démarche qui nous est proposée par notre pape.
Nous pouvons souhaiter pour cette année nouvelle qui s’ouvre, que cette synodalité, ce dialogue, cette écoute, cet échange, cette recherche commune soit au cœur de notre vie ecclésiale aussi bien paroissiale que diocésaine. Que cette synodalité habite toutes nos rencontres, tous nos débats, toutes nos recherches.
Nous pouvons, me semble-t-il, le souhaiter aussi pour notre vie de famille mais aussi notre vie politique. En cette année d’élection où les discussions risquent d’être parfois vives, pas toujours respectueuses, souvent violentes, chrétiens nous devrons faire preuve de sagesse et nous y engager dans l’esprit de charité, de respect, et de bienveillance qui anime la démarche synodale.
Oui pour cette nouvelle année pourquoi ne pas nous souhaiter que l’esprit synodal habite et anime, avec l’aide et le soutient de l’Esprit Saint, toutes nos relations, nos recherches, nos discussions, nos débats en un mot toute notre vie.