Si l’Église nous propose cet Évangile ce dimanche ce n’est sûrement pas par hasard. Nous sommes entre deux fêtes, entre l’Ascension (jeudi dernier) et Pentecôte (dimanche prochain).
C’est la période de naissance de l’Église. A l’Ascension Jésus n’est plus visible aux yeux des hommes, il les envoie en mission pour continuer son œuvre et témoigner de son amour aux hommes du monde entier. A Pentecôte les apôtres reçoivent l’Esprit Saint, et par-là l’Église naît, commence, devient réalité visible.
Le Christ n’est plus visible aux yeux des hommes et il choisit l’Église pour se rendre visible, il choisit l’Église comme signe et sacrement de sa présence au milieu des hommes. C’est ce que signifie l’expression “Église corps du Christ” consacrée par le Concile Vatican 2. Le Corps est ce qui nous permet de communiquer avec les autres. Il n’y a pas de communication sans corps. C’est mon corps que vous voyez, et c’est mon corps que vous entendez. Le Corps du Christ, ce par quoi nous le voyons et l’entendons, désormais, c’est l’Église. Mais attention pas seulement l’Église structure, pas l’Église hiérarchie ou institution, non, toute l’Église, tout le peuple de Dieu. L’Église Peuple de Dieu, autre expression du concile Vatican II, c’est à dire le rassemblement de tous les baptisés réunis autour du Christ. Donc nous sommes, chacun et ensemble le corps du Christ, signe efficace de la présence du Christ ressuscité au milieu des hommes et plus spécialement ici chez nous.
La présence et l’action de Dieu ne se limite pas aux frontières de l’Église, Dieu agit dans le monde par nos frères et sœurs non croyant ou d’autres religions, mais l’Église à la mission de le révéler présent et agissant, elle l’est le corps qui permet de le reconnaitre même hors d’elle-même.
Ceci dit revenons à l’évangile de ce dimanche.
” Que tous, ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé.”
Jésus est à la veille de mourir, et il nous livre là sa prière ultime.
Il prit pour que nous soyons unis de la même unité qui l’unit à son Père. Une unité qui n’est pas compromis ou tolérance mais qui est pur amour. Jésus nous invite donc en priant son Père de nous en accorder la grâce, à vivre dans l’unité, une unité basée sur un amour réciproque.
C’est la condition pour que notre apostolat, notre annonce de la Bonne Nouvelle, notre témoignage de foi soient crédibles aux yeux des hommes de ce temps.
Cette condition de l’unité pour l’efficacité de la mission est vraie pour l’Église universelle. Les progrès de l’œcuménisme, l’unité des Églises séparées est sûrement un des grand chantier de ce siècle et la condition de la croissance de l’annonce de l’Évangile dans notre monde moderne.
Mais c’est aussi vrai pour notre Paroisse !
Rien ne peut faire plus de mal, être un contre témoignage fatal à notre communauté que des divisions internes, que des querelles de clocher, des conflits d’influences où chacun veut voir sa sensibilité spirituelle ou pastorale être dominante ou pire seule à avoir droit à la parole.
Qu’elle image donnerions-nous si l’on nous voyait nous déchirer ? Quel témoignage ce serait aux yeux de nos concitoyens ?
La prière de Jésus, nous invite à nous laisser envahir, habité par l’amour qui l’unit à son Père. Il nous invite à vivre entre nous de cet amour, c’est là le plus fort témoignage que nous puissions donner de son existence, de sa présence au milieu de nous et de son salut.
Demandons-lui cette grâce, ainsi que son Esprit Saint pour que nous sachions être unis et témoigner de son amour aux hommes de ce temps.