Luc nous offre le récit de quatre rencontres, quatre situations où il est question d’accueillir et de suivre Jésus.
La première est claire, c’est le refus de le recevoir des samaritains. Mais Jésus réprimande ses disciples qui voudraient utiliser la force, même divine, pour les punir. Jésus ne condamne pas. Souvenons-nous de ce merveilleux épisode de la femme samaritaine au puits de Jacob à qui Jésus va révéler qu’il est le Messie. Une invitation nous est faite de ne pas condamner trop vite ceux qui semblent refuser d’accueillir Jésus. Nous ne savons rien du projet de Dieu à leur sujet, nous ne pouvons deviner l’avenir de ces personnes, ni le travail que fait déjà l’Esprit Saint en eux.
Un deuxième personnage semble prêt à tout « Je te suivrai partout où tu iras. » dis-t-il à Jésus lui qui avance vers Jérusalem où il va être crucifié. Luc ne nous dis pas sa réaction à l’avertissement de Jésus « le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête. » alors que sa tête sera couronnée d’épine, et reposera sur la pierre du tombeau. Par ses mots Jésus invite ceux qui veulent l’accueillir et le suivre, à accepter de le faire dans une grande humilité et grande pauvreté de moyens. Une fois de plus marcher à la suite de Jésus c’est renoncer à toute puissance même celle du ciel, comme le feu que Jacques et Jean voulaient voir tomber. Et cela est vrai aujourd’hui où nous devons accepter et même apprécier comme une grâce divine que notre Église de France et d’Aveyron soit bien plus petite, plus pauvre, si elle accepte d’être plus évangélique, plus proche de ce que Jésus attend de chacun de ses disciples.
Un troisième est lui, appelé par Jésus : « Suis-moi ». Il demande de retarder son départ pour enterrer son père. Et nous pouvons, à juste titre, être choqués par la réponse de Jésus « Laisse les morts enterrer leurs morts. Toi, pars, et annonce le règne de Dieu. » Ne nous trompons pas. Jésus n’a pas de mépris pour les devoirs dus à un défunt. Lui-même sera enterré dans les règles de la loi juive. Là n’est pas la question. Ce qu’il nous dit ainsi, c’est l’urgence de la mission et pour cela ne pas s’attarder à pleurer sur ce qui n’est plus.
L’Église de nos grands-parents n’est plus, elle a vécu. L’Église triomphante du 19ème siècle n’a plus court et rien ne sert de la pleurer, de nous lamenter sur sa perte ou de vouloir la copier aujourd’hui. Ce qui est important c’est d’annoncer la Bonne Nouvelle du salut en Jésus Christ à nos contemporains par nos paroles mais surtout par nos actes et nos attitudes.
Le dernier personnage qui veut dire adieux aux siens entend Jésus lui dire « Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n’est pas fait pour le royaume de Dieu. » Regarder en arrière, c’est écouter avec complaisance la musique de la nostalgie. Et la nostalgie est un cancer de l’âme car elle nous empêche de voir les germes de vie, les pousses nouvelles qui annoncent le Royaume de Dieu aujourd’hui, voir ce qui nait et grandit aujourd’hui dans notre Eglise et dans le monde et que Dieu nous demande de soutenir et de favoriser.
Quatre rencontres qui nous parlent de nous aujourd’hui et du comment de la mission.
Demandons à Dieu d’ouvrir notre cœur à l’annonce de la Bonne Nouvelle, à l’accueil sans limite et sans entraves de nos contemporains même ceux qui paraissent le plus loin, à la participation active par nos actes à la croissance de son Royaume parmi nous.