La foi est une rencontre vraie et profonde avec le Seigneur.

Un docteur de la loi pose deux questions à Jésus pour le mettre à l’épreuve nous dit St Luc.
A ces deux questions Jésus répond par d’autres questions :
« Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Et comment lis-tu ? » et après la parabole du bon samaritain « Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ? »

Jésus renvoie le docteur de la loi a ses connaissances, lui le spécialiste de la bible « Dans la loi, qu’y a-t-il d’écrit ? » mais il lui demande d’aller plus loin et de prendre ses responsabilités, de s’engager dans une interprétation « Comment lis-tu ? » que nous pourrions traduire par « que comprends-tu » et même « que retiens-tu pour toi-même, pour ta vie ? »

Jésus ne nous demande pas seulement de savoir, de connaître les commandements de Dieu, la bible et la morale de l’Église. Il nous invite à engager notre vie, à la miser toute entière sur lui qui est Verbe fait chair, qui est la Parole de Dieu révélée aux hommes pour leur salut, pour leur bonheur.

Après la parabole c’est la même attitude qui est demandé au docteur de la loi. « A ton avis ». Voilà bien le cœur de toute démarche de foi. « À ton avis ». « Et toi que dis-tu ? » nous demande Jésus. Nous ne sommes pas invités simplement à répéter un credo, comme s’il suffisait d’apprendre par cœur les mots de la foi pour que notre cœur et notre vie soient orientés par elle. Il nous faut aller jusqu’à chercher nos propres mots pour dire à Dieu notre attachement, notre confiance, notre amour. Dieu attend de nous une démarche personnelle qui nous engage tout entier.

Voilà pourquoi aujourd’hui au catéchisme l’on n’apprend plus des réponses par cœur, comme nous avons pu le connaître dans notre enfance, mais l’on essaie de favoriser cette rencontre avec le Seigneur qui seule peut transformer une vie.

Il y a une deuxième insistance de Jésus, me semble-t-il, dans ses réponses au docteur de la loi. Il lui dit « Fais ainsi et tu vivras » puis « Va, et toi aussi, fais de même. » Par ces deux réponses Jésus invite à un Faire.
Notre foi n’est pas que sentiments, convictions ou émotions. La foi en Jésus Christ est une foi qui engage le quotidien de notre vie et de toute notre vie.
« Montre-moi ta foi sans les œuvres; moi, c’est par les œuvres que je te montrerai ma foi » dit Saint Jacques dans sa lettre au chapitre 2
Une foi qui ne se traduit pas en acte d’amour pour le prochain est une foi qui n’est qu’une vague idée, un vœu pieux. Jésus nous le dit clairement et de manière forte avec la parabole du bon samaritain. C’est lui, l’ennemie héréditaire d’Israël, qui fait preuve de foi en venant au secours de cet homme laissé pour mort par des bandits. Il a été le prochain de cet homme, c’est-à-dire celui qui est proche. Il s’est rapproché de lui, jusqu’à le toucher, le soigner, le prendre sur sa monture et payer l’aubergiste pour lui. Il s’est fait proche, à la limite du raisonnable. Car reconnaissons le, ce qu’il fait pour cet étranger, nous le ferions volontiers pour un parent, un ami, un voisin, mais un inconnu ?
Oui, Jésus nous invite à nous faire proche, à nous rapprocher de tout homme qui qu’il soit, et ce jusqu’à une rencontre vraie et profonde, une vraie rencontre d’amitié.
La foi est rencontre de Dieu, l’amour du prochain est rencontre de Dieu présent en tout homme. Et c’est dans cette rencontre que nous pourrons permettre à nos frères de découvrir à leur tour l’amour infini et le chemin de bonheur et de vie que Dieu nous offre.