Dix lépreux accostent Jésus pour lui demander de les purifier, il les envoie se montrer aux prêtres seuls habilités à reconnaitre une guérison d’un lépreux et donc lui permettre de réintégrer une vie normale en société. Un seul d’entre eux revient sur ses pas pour remercier Jésus. Et ce dernier de lui dire « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé.».
Vouloir être guéri quand on est malade, rien de plus naturel, surtout quand cette maladie vous exclu de toute vie sociale. Aujourd’hui encore nous sommes enclins à demander à Dieu de nous guérir ou de guérir un proche. Et nous avons raison de le faire. Nous pouvons aussi demander son aide face à tout ce qui peut nous angoisser, la guerre à nos portes, l’inflation qui va mettre des personnes et des entreprises en grande difficultés, la sécheresse qui touche nos agriculteurs, la situation catastrophique de notre planète, la montée des extrémistes dans de nombreux pays, et je pourrai continuer. Il est bien des raisons de crier à Dieu comme les lépreux de l’évangile «Jésus, maître, prends pitié de nous. »
Les lépreux ont tous été guéris, ils vont donc voir les prêtres pour faire valider leur liberté retrouvée. Mais un seul s’entend dire « Ta foi t’a sauvé. »
Tous guéris, un seul est sauvé parce qu’il est venu rendre grâce à Jésus pour sa guérison. Il est le seul à entrer réellement, concrètement en amitié avec Jésus en venant se jeter à ses pieds pour le remercier. Il est le seul à vouloir rencontrer Jésus.
Et nous, souhaitons nous vraiment, être sauvés en plus d’être guéris?
Nous sommes sauvés par la mort et la résurrection de Jésus. Mais qu’est-ce que cela veut dire, si ce n’est qu’un jour nous pourrons entrer dans la gloire de Dieu ?
« Être sauvé c’est vivre, vivre tout entier, vivre absolument, vivre toujours, vivre de l’amour reçu et communiqué, dans une réconciliation définitive avec nous-mêmes, avec les autres, avec l’univers et avec Dieu » a écrit le théologien Bernard Sesboué
Être sauvé c’est vivre déjà ici bas de la vie éternelle. Elle est déjà amorcée ici dans la rencontre de Dieu, dans une vie en familiarité avec lui. Le salut n’est pas une récompense finale mais l’amitié qui nous uni à lui aujourd’hui et pour l’éternité. Le salut est un chemin, celui d’une vie que l’on parcourt en sachant que notre existence à un sens, que nous sommes appelé à marcher avec Jésus. Le salut c’est l’espérance que notre vie va vers un épanouissement total de nous même, une humanisation absolue de notre être qui est aussi une divinisation. Appelés à être comme Dieu, avec lui, en lui, uni, dans une communion totale.
Le salut c’est de se savoir aimé de Dieu, d’apprécier sa douce présence à nos cotés, de sentir qu’il nous accompagne, nous éclaire, nous nourrit, nous fortifie, nous donne les grâces dont nous avons besoin pour aimer comme lui et pour dépasser les obstacles et les échecs, pour assumer la souffrance et les difficultés. « Avec lui je peux tout » dit saint Paul, voilà ce que veut dire « être sauvé ».
Le salut est source d’une espérance plus forte que tout, une espérance que rien ne peut détruire. Cette espérance est bien ce dont notre monde et nous même avons besoin en ce temps de changement d’époque, de bouleversement anxiogène s’il en est.
Que Dieu nous comble de cette espérance et nous donne les mots et les gestes pour la partager autour de nous.