Le président de la république vient de nous annoncer que le confinement se poursuivra jusqu’au 11 mai et que les activités ne reprendraient que progressivement, ne donnant pas de date pour l’autorisation de nous rassembler dans nos églises…. Malgré ses efforts pour nous garder dans l’espoir de jours meilleurs, il me semble ressentir chez beaucoup une angoisse de plus en plus forte. L’angoisse de la mort qui rode autour de nous. Angoisse de ce virus dont nous ne connaissons que si peu de chose. Angoisse de ce que va devenir son entreprise, sont travail, son emploi et celui de ses proches. Angoisse d’une récession économique annoncée. Angoisse due surtout au fait que nous ne pouvons nous projeter dans l’avenir, que nous ne pouvons rien programmer, car nous ne savons pas ce que sera demain, quand et comment nous sortirons de cette épreuve.
Cette angoisse rejoint celle de notre propre mort dont nous ne savons ni le jour ni l’heure, ni de son après dont nous ne pouvons rien dire sinon que nous espérons et nous croyons, depuis la résurrection du Christ Jésus, qu’elle sera participation à sa vie divine.
Pour combattre cette angoisse il me semble qu’une des clefs est cette parole de Jésus :
« Ne vous faites pas de souci pour demain : demain aura souci de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine. » Mt 6, 34.
Face à cette absence de perspective, de clarté sur notre avenir personnel et commun, Jésus nous invite à nous investir totalement dans l’aujourd’hui.
Cette phrase de l’évangile a été souvent commentée par les grands maitres spirituels pour nous dire d’une manière ou d’une autre : « Ne te noie pas dans la nostalgie ou les regrets inutiles, hier ne t’appartient plus et tu n’a plus de prise sur ton passé. Abandonne le dans les mains de Dieu plein de miséricorde, qui est pardon et tendresse infinie. Demain ne t’appartient pas encore, tu ne peux l’écrire à l’avance, arrête de vouloir l’imaginer, le deviner, tu n’y arriveras pas, il sera ce qu’il sera, alors fait simplement confiance au Seigneur qui nous as dit « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » Mt 28, 20. Seul Aujourd’hui dépend de toi et c’est dans cet aujourd’hui que Dieu te rejoint, qu’il te fait signe, qu’il t’appelle et qu’il veut avoir besoin de toi pour que grandisse en ce monde, autour de toi, sa tendresse, son espérance, sa joie. »
Je sais bien que ce n’est pas si facile, mais c’est une ascèse de la pensée qui est capable de combattre et de vaincre l’angoisse.
Christ est ressuscité ! Alléluia ! La mort est vaincue ! L’Amour est plus fort que la mort, plus fort que toutes nos morts ! Gardons au cœur cette annonce pascale, entretenons-là, nourrissons-là par la prière et la lecture priante de la Parole de Dieu, par un surcroit d’attention et de tendresse pour nos proches, et cette joie viendra dissiper nos peurs et nos angoisses.
Que la joie de Pâques vous garde dans l’espérance et la confiance.
JL Barrié