Dieu vient à nous par nos frères et sœurs en humanité….

Les mages, ces savants étrangers qui viennent se prosterner devant l’enfant Jésus, nous rappellent comme l’évoque Isaïe et le dit clairement St Paul dans la deuxième lecture, que le message porté par Jésus, sa Bonne Nouvelle n’est pas réservée au seul peuple d’Israël mais bien à tous les peuples, à l’humanité entière, à tous les hommes quels qu’ils soient.

Mais cet évènement nous ouvre aussi me semble-t-il à  deux dimensions essentielles de notre vie chrétienne.
La première est la notion de « visite ». Les mages viennent rendre visite au roi d’Israël. Cette visite nous en rappelle d’autres : la visite de l’ange Grabriel à Marie, la visite de Marie à sa cousine Elisabeth, et aussi celle des bergers la nuit de Noël. Visiter quelqu’un c’est lui dire qu’il compte pour nous, qu’il a du prix a nos yeux. C’est se déplacer pour donner de son temps, apporter un peu de tendresse et d’amour, une oreille attentive, un regard bienveillant, une présence réconfortante.
Nous sommes invités à entrer en visite. Visite du Seigneur en lui donnant le temps de la prière, visite, pourquoi pas au St Sacrement, ou encore un pèlerinage qui est ce déplacement vers celui à qui l’on veut dire notre amour, notre attachement.
Mais nous sommes aussi invités à visiter nos frères et sœurs. Visiter un malade, une personne âgée ou seule.  En ces temps de vœux c’est signifier aux personnes que nous pensons à elles, qu’elles  ont de l’importance pour nous, qu’elles ont une place dans notre cœur mais aussi dans notre emploi du temps. Visiter quelqu’un c’est aller vers lui, prendre aussi le risque de ne pas être accueilli, c’est donc une preuve de confiance et de gratuité.
La deuxième notion, liée à la première est « l’accueil ». Marie et Joseph accueillent les mages. On peut supposer  qu’ils les ont accueillis de la même manière qu’ils l’avaient fait pour les bergers. Matthieu ne nous donne pas les mots prononcés par les parents de Jésus, pas plus que Luc ne l’avait fait pour le récit de la nativité.
Accueillir est bien une attitude fondamentalement chrétienne.
Accueillir le Seigneur, Dieu qui vient à nous  pour nous sauver. L’accueillir qui vient habiter notre cœur par son Esprit Saint. L’accueillir dans sa Parole qui  nous éclaire et nous révèle son amour et son projet pour l’humanité. L’accueillir dans le sacrement du pardon qui nous manifeste sa miséricorde, et dans l’eucharistie où il vient nous nourrir de sa force d’amour et de vie.
Mais accueillir aussi nos frères et sœurs. Et en particulier les plus pauvres, les plus petits qui frappent à nos portes. Accueillir tout être humain comme étant le visage original de Dieu qui vient nous visiter. Accueillir aussi l’autre dans ce qu’il a de différent, ses idées, sa culture, sa foi, sa manière de vivre…
Nous accueillir les uns les autres dans nos différences, parce qu’elles sont richesses, parce qu’elles sont porteuses d’une part de la révélation de Dieu en notre temps. Dieu vient à nous par nos frères et sœurs en humanité, c’est en eux qu’il nous demande de l’accueillir. « Qui vous accueille m’accueille » Mt 10.
En ces premiers jours de 2023 permettez moi de nous souhaiter une année marquée par de nombreuses visites et un accueil inconditionnel. Que ces deux mots habitent chacune de nos journées et que nous puissions les vivres dans la joie et la paix, en nous laissant enrichir par toutes ces rencontres, provoquées ou acceptées.