Nous fêtons aujourd’hui le Saint Sacrement du corps et du sang du Christ et l’Eglise nous invite à entendre le récit de la multiplication des pains. C’est donc qu’il y a un rapport entre les deux. Luc nous le dit clairement avec la phrase « Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction sur eux, les rompit et les donna à ses disciples pour qu’ils les distribuent à la foule. » qui fait échos de toute évidence aux gestes de Jésus au cours de son dernier repas avec ses disciples dont st Paul nous a donné le récit dans la deuxième lecture.
La multiplication des pains nous parle donc de l’eucharistie, du Saint Sacrement.
Je vous invite, donc, à nous arrêter à la dernière phrase de l’évangile : « Ils mangèrent et ils furent tous rassasiés ». Ces mots ne sont pas anodins. Ils nous disent la raison même de la venue de Dieu en notre humanité, de ses actes et paroles, de sa mort et de sa résurrection. Dieu veut, et ne veut que cela, nous rassasier. Le seul désir de Dieu est de rassasier notre faim de vie, d’amour, de paix et de joie. C’est là le but de sa présence à nos cotés, la raison de ce que nous vivons dans l’eucharistie où il vient nous rassasier de sa Parole qui éclaire notre vie, réconforte notre cœur, encourage nos efforts. Il vient nous rassasier, dans son corps partagé, de sa vie, de sa force de vie et d’amour. Dieu vient, dans ce sacrement, nous rassasier de lui-même. Il vient nourrir et même irradier notre corps, notre cœur, notre intelligence, tout notre être de sa présence tendre, douce et si puissante.
Une autre phrase de cet évangile nous dit aussi l’impact du sacrement de l’eucharistie sur notre vie de tous les jours. C’est celle prononcée par Jésus s’adressant à ses apôtres : « Donnez-leur vous-mêmes à manger. »
Rassasiés de son amour, de sa force de vie, Jésus nous invite à faire notre possible pour rassasier aussi les faims de nos frères et sœurs. Il attend notre participation active. Il ne veut pas faire sans nous. Il compte sur nous pour, avec lui, rassasier les faims de vie, d’amour, de joie et de paix de nos contemporains.
Et cela, tout d’abord, en cherchant quels sont les cinq pains et deux poissons dont nous disposons et que nous pouvons partager, mettre au service de nos frères et sœurs. Et tout le monde, qui qu’il soit, a quelque chose à partager et à donner, aussi pauvre soit-il. Nous devons aussi, comme Jésus lever les yeux au ciel et offrir au Père notre prière pour tous ceux qui espèrent voir combler leur faim, et enfin nous pouvons agir, donner de notre temps et de notre énergie, pour distribuer autour de nous le pain partagé, la vie, la paix, la joie, l’amour.
En cette fête du Saint Sacrement essayons de vivre cette eucharistie avec un cœur renouvelé, avec la fraicheur du néophyte, laissons nous émerveillé par la richesse de ce qu’il nous est donné de célébrer et mettons tout notre cœur, toute notre attention à cette prière qui nous donne de nous unir à notre Dieu d’une manière unique, tendre et physique autant que spirituelle, dans un acte d’amour inégalé. Et que notre pratique dominicale en soit renouvelée.