La Sainte Trinité, une notion, un dogme bien difficile à comprendre.

Nous fêtons aujourd’hui la Sainte Trinité, une notion, un dogme bien difficile à comprendre. Et pourtant si important pour nous, pour notre vie chrétienne.
Dieu n’est pas un solitaire, un monolithe, il est relation de trois personnes. Le Père, le Fils et l’Esprit Saint ne font qu’un et ils sont pourtant distincts mais en relation tellement intime et forte qu’ils ne sont qu’un. « Aucune des personnes divines n’a d’identité séparée : le Père est engendrement, le Fils est action de grâces, l’Esprit est lien, et cela éternellement. C’est leur relation qui les constitue personnes : c’est leur personnalité qui les oriente vers l’autre. Ni le Père, ni le Fils, ni le Saint-Esprit ne s’approprient rien, jamais. Ils ont de l’Autre, pour l’Autre, en l’Autre. » Ghislain Lafont

Ce qui fait la spécificité de notre Dieu c’est bien cela, qu’il est dans son essence même relation, relation d’amour parfait et absolu. Notre Dieu est un être de relation, une dynamique de relation, une puissance relationnelle.
Nous sommes créés à l’image de Dieu et donc en conséquence nous sommes nous aussi des êtres de relation. Nous ne pouvons-nous concevoir autrement que dans notre relation à l’autre, qu’il soit Dieu ou qu’il soit notre sœur, notre frère en humanité. La personne, qui qu’elle soit, est précieuse, elle a une valeur absolue, mais contrairement l’individualisme ambiant, qui règne sur notre société occidentale, nous ne pouvons concevoir la personne que dans sa relation aux autres. Nous sommes interdépendants.
Nous en avons pris conscience au moment du premier confinement pendant lequel nous ne pouvions nous réunir, ni pour célébrer, ni pour vivre une fraternité vitale à chacun et à tous.
Nous avons besoin les uns des autres. Il est plus facile de prier quand on est porté par une communauté. Nous avons tous fait l’expérience au cours d’un pèlerinage à Lourdes par exemple combien la prière des autres porte notre cœur à s’unir à Dieu et facilite notre louange, notre demande, notre action de grâce.
La lecture priante, personnelle, de la Parole de Dieu est une nourriture indispensable à notre foi, mais quand c’est au cours d’un partage où chacun offre aux autres ce que l’Esprit Saint lui a donné de comprendre, nous en sommes bien plus enrichis.
L’annonce de l’Evangile ne peut se vivre, d’après un cardinal sud-Américain autrement que dans une relation d’amitié. Il explique qu’il faut d’abord entrer en relation amicale, donc gratuite, il n’y a d’amour que dans la gratuité, pour pouvoir partager notre foi. C’est notre amour qui ouvre le cœur de l’autre à la Parole de Dieu, à l’appel de Dieu.
Le service du frère et en particulier du frère le plus pauvre ou fragile ne peut se vivre autrement que dans une relation d’égal à égal et là aussi dans une gratuité totale.
La Sainte Trinité est moins un dogme auquel il faut adhérer, où un mystère à comprendre, qu’une dynamique qu’il faut laisser s’épanouir dans toutes les fibres de notre vie. C’est l’exemple que nous donne Dieu en ce qu’il est au plus profond de lui-même et qu’il nous faut imiter. Être Saint comme notre Père du Ciel est Saint comme dit Jésus. Être relation aimante comme notre Dieu est relation d’amour.
Que Dieu, Père, Fils et Esprit Saint nous donne la grâce de laisser s’épanouir en nous cet être de relation aimante et fraternelle qu’il attend de nous.