L’Église doit être le lieu où tout le monde peut se sentir accueilli.

Face aux pharisiens et aux scribes, des juifs pieux et bien pensant, qui lui reprochent de faire bon accueil aux pécheurs, Jésus raconte deux paraboles, deux histoires qui se concluent par « C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de conversion. » et «Il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit. »

Dans la deuxième lecture St Paul illustre par sa propre expérience ces mots de Jésus. Lui qui était, d’après ses propres termes « blasphémateur, persécuteur, violent » Dieu lui a fait miséricorde et l’a institué apôtre des païens, un des deux piliers de l’Eglise. Et de conclure « le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs » Si Dieu s’est fait homme c’est pour sauver les pécheurs.
Il me semble que tout cela nous invite à deux attitudes.
La première est de nous reconnaitre pécheurs, aillant besoin de la miséricorde de Dieu, ayant besoin de nous convertir à l’amour infini, universel, absolu de Dieu. Le plus grand danger serait de nous croire pur, nous penser une élite face au monde qui lui serait pécheur. C’est l’erreur commise par les pharisiens et les scribes que Jésus ne cessera de dénoncer. Pécheurs nous le sommes. Nous avons besoin de sa miséricorde, qu’il pose sur nous un regard de tendresse et de pardon. Que malgré nos faiblesses et nos infidélités il continue à nous faire confiance et nous guide vers la perfection de son amour.
La deuxième attitude concerne nos frères et sœurs, sur qui nous sommes invités à poser un regard miséricordieux à l’image de celui du Père révélé par Jésus. Apprendre à nous garder de tout jugement et encore plus de toute condamnation, rejet ou exclusion. Bien au contraire que nos bras soit aussi largement ouverts que ceux de Jésus sur la croix. Il n’est pas venu pour les biens portants mais pour les malades, non pas pour les justes mais pour les pécheurs.
Cela nous oblige à les accueillir comme des sœurs, des frères en Christ, en reconnaissant en eux l’œuvre de l’Esprit Saint, en voyant le visage de Dieu sur le leur, même s’il est abimé par le péché.
L’Église est le Corps du Christ, l’instrument que Jésus s’est donné pour poursuivre sa mission. Alors si Jésus est venu pour sauver les pécheurs, si sa mission consistait à les accueillir, les écouter, les soigner, les enseigner, alors l’Église est appelée, à sa suite à la même attitude. L’Église est faite pour ceux qui n’en sont pas encore membre.
Comme l’a écrit notre pape François dans Evangelii gaudium : « Je préfère une Église accidentée, blessée et sale pour être sortie sur les chemins, plutôt qu’une Église malade de son enfermement et qui s’accroche confortablement à ses propres sécurités. » et encore « L’Église doit être le lieu de la miséricorde gratuite, où tout le monde peut se sentir accueilli, aimé, pardonné et encouragé à vivre selon la bonne vie de l’Évangile. »
Bâtissons, animons ensemble une telle Église ici, localement, et l’Évangile sera annoncé, le royaume de Dieu progressera, et n’en doutons pas le monde sera sauvé.